La mise à l’écart en douceur du président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló pour la présidence de la Cedeao a jeté un froid sur les relations entre des chefs d’Etat de la sous-région. Selon Jeune Afrique qui a révélé les coulisses de la dernière session extraordinaire de la Cedeao, le président bissau-guinéen a sérieusement pesté contre la reconduction du président ghanéen Nana Akufo-Addo à la tête de la plus prestigieuse institution ouest-africaine. Le locataire du palais rouge de Bissau a parlé de « syndicat des chefs d’Etat ».
« Cette décision [de reconduire Nana Akufo-Addo], prise le 2 février lors d’une réunion extraordinaire des chefs d’État de la Cedeao, a provoqué le courroux d’Umaro Sissoco Embaló. Le président de la Guinée-Bissau ne faisait pas mystère de ses ambitions pour le poste. Habitué des sorties peu diplomatiques – il n’avait pas hésité à malmener ses pairs lors d’une précédente visioconférence consacrée au coup d’État au Mali en août 2020 –, Embaló ne s’est pas gêné pour exprimer son mécontentement, pestant contre « le syndicat des chefs d’État » et estimant que la réélection de Nana Akufo-Addo allait à l’encontre des textes de l’organisation », écrit JA qui informe que pour la Présidence de l’Union africaine (UA), un autre cafouillage a été évité de justesse.
Le Togolais Faure Gnassingbé (qui se désistera par la suite), le Sénégalais Macky Sall et à la dernière minute le Ghanéen voulaient tous avoir le mandat en 2022. La candidature du Ghana –comme un cheveu dans la soupe, informe JA, a provoqué le courroux du président sénégalais Macky Sall qui l’a trouvée « inamical » à son égard. Mais, qu’il a fallu l’Ivoirien Alassane Ouattara pour trouver un consensus : proposer à Akufo-Addo d’effectuer un second mandat à la tête de la Cedeao en échange du retrait de sa candidature à l’UA.
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