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Ouganda: un ministre blessé, sa fille et son garde du corps tués dans une attaque “ciblée”

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Le ministre ougandais des Transports, ancien chef de l’armée, a été blessé mardi par balles au nord de Kampala lors d’une attaque qualifiée de “ciblée” par la police et au cours de laquelle sa fille et son garde du corps ont été tués.

Des hommes armés à moto ont suivi la voiture du général Edward Katumba Wamala sur quatre kilomètres avant de cribler son véhicule de balles, selon la police.

Le mode opératoire rappelle une série d’attaques survenues ces dernières années en Ouganda et qui ont visé des personnalités ougandaises dont les meurtres n’ont jamais été élucidés.

L’inspecteur général de la police, Paul Lokech, a déclaré dans un communiqué qu’”une équipe sécuritaire conjointe enquête activement” sur cette attaque, survenue peu après 09H00 (06H00 GMT).

Il a précisé que les quatre assaillants conduisaient deux motos dont les plaques d’immatriculation avaient été masquées.

Le ministre a été blessé au bras mais sa fille, Brenda Nantogo, ainsi que son garde du corps, Haruna Kayondo, ont été tués. Un deuxième garde du corps a survécu.

“Le motif exact de cette fusillade ciblée n’est pas encore établi. Nous considérons de telles attaques comme une forme de crime organisé, avec un potentiel extrémiste destiné à miner la stabilité actuelle”, a ajouté M. Lokech.

Plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Chris Baryomunsi, avait déclaré que “l’enquête déterminera le mobile et ceux qui sont derrière” et indiqué que le ministre avait été transporté d’urgence dans un hôpital et y était soigné.

Des policiers scientifiques vêtus de blanc ont inspecté le lieu de la fusillade, où des impacts de balles criblaient l’avant et le côté chauffeur du véhicule, facilement identifiable grâce à sa plaque d’immatriculation verte réservée aux militaires.

L’épouse d’Edward Katumba Wamala, Catherine Wamala, ainsi qu’un de ses enfants se sont rendus sur place.

Dans une vidéo destinée à sa famille et visionnée par l’AFP, le ministre affirme: “j’ai survécu. Nous avons perdu Brenda. C’est le projet de Dieu. Je vous aime.”

– Série d’assassinats –

Le président Yoweri Museveni a qualifié les assaillants de “porcs qui ne connaissent pas la valeur de la vie”, dans un communiqué publié sur son compte Twitter.

“J’ai parlé deux fois au général Katumba au téléphone. On s’occupe bien de lui”, a-t-il affirmé, ajoutant que les autorités ont “déjà des indices sur ces tueurs”.

M. Museveni a affirmé que la vie du général a été sauvée par un tir de semonce d’un des gardes du corps, mais que ce dernier aurait dû “tirer pour tuer”.

“Nous aurions un terroriste mort au lieu d’avoir fait fuir les terroristes”, a-t-il ajouté.

Cette attaque est la dernière en date d’une série de meurtres ayant visé ces dernières années des personnalités ougandaises selon un mode opératoire similaire.

En juin 2018, Ibrahim Abiriga, l’un des leaders du Mouvement de résistance nationale (NRM), le parti du président Museveni, a été tué par balles par des hommes à motos.

En mars 2017, le porte-parole de la police ougandaise Andrew Kawes a été tué dans la même zone que l’attaque de mardi. Des témoins ont raconté avoir vu quatre hommes masqués, juchés sur deux motos, tirer sur lui.

En mars 2015, Joan Kagezi, une procureure qui enquêtait sur une attaque djihadiste survenue à Kampala en 2010, a été tuée par balles par des motards alors qu’elle rentrait chez elle.

Personne n’a été condamné dans aucun de ces trois meurtres.

M. Museveni a déclaré mardi qu’un nouveau système de “balises numériques” installées sur toutes les voitures et les motos allait empêcher qu’elles soient utilisées pour commettre des crimes.

AFP