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Où l’UEFA, le TAS, la FIFA et la CAF veulent conduire le football ? (Par Moïse Sidibé)

L’UEFA, entre négritude et négratitudeen suspendant l’arbitre roumain pour une expression innocente instrumentalisée et exacerbée par une minorité de Noirs pour des raisons difficiles à expliquer, vient de témoigner de la négratitude (attitude de nègre), ce qui fait d’elle plus qu’un nègre. “Négro” ne signifie rien d’autre que noir. Les Antillais sont fiers d’être appelés « nègres marrons », ce qui est, pour eux, différent de nègres noirs d’Afrique, pour lesquels ils ont peu de considération et pour cause, ils les considèrent comme des hommes inférieurs incapables de se prendre en charge devant les petites dictatures.

Lors d’un match de football, un Noir avait protesté avec invectives contre l’arbitre qui n’avait pas sifflé une action litigieuse, l’arbitre interrompt le jeu, se dirigeant vers le banc de touche d’où provenaient les protestations, il demanda au quatrième arbitre de désigner celui qui avait protesté, le quatrième arbitre : c’est le négro, ce qui signifie que c’est le Noir. Le coupable, sentant le carton rouge imminent, reporta sa colère sur le quatrième arbitre pour faire diversion : « pourquoi tu as dit négro ? ». Il avait fait un si grand tapage que tous les footballeurs noirs des deux équipes ont décidé, par une solidarité sans véritable fondement, d’abandonner le jeu.

Voilà l’UEFA en panne d’inspiration et de jugement, par une solidarité de complaisance, suspendit l’arbitre roumain pour le restant de la saison, pas plus. Les cris de singe dans presque tous les stades d’Europe, l’UEFA a mis plus d’une décennie à réfléchir sur quelle attitude adopter. Longtemps reproché pour ce fait, elle s’est montrée avenante et diligente sur l’arbitre roumain.
Si le mot ‘’négro’’ peut être considéré comme un délit, il faudrait bannir le groupe de musiciens nègres marrons, il faut aussi bannir la négritude, autant réveiller Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor.

Le TAS, lui, a pris la décision d’annuler toutes les sanctions prises par les instances du football africain. Ahmad Ahmad, le président de la CAF, est accusé d’avoir plongé son doigt dans la confiture, il a été sanctionné par ses pairs et par la FIFA. Le TAS l’a blanchi pour lui permettre de se représenter à sa propre succession. Ahmad Ahmad a vu sa candidature rejetée ; ce qui signifie que le TAS a été débouté.
Et comme si cela ne suffisait pas, le TAS annule deux décisions guinéennes. L’une concernant Amadou Diaby accusé de ‘’corruption et de malversations’’ qui doit reprendre sa place et sa fonction de vice-président de la FEGUIFOOT, mais aura-t-il la même légitimité qu’avant ?  Antonio Souaré, le président de la FEGUIFOOT, ne pouvait pas se présenter candidat au poste de membre du comité exécutif de la CAF parce qu’il avait la main collée à la pâte de Guinée games, le TAS le dédouane de ce cumul de fonctions incompatibles pour lui permettre de se présenter mais à la CAF, Antonio Souaré n’a pas été admis comme membre du bureau exécutif par ses pairs.

On le voit bien, les décisions du TAS ne font pas l’unanimité. La FIFA, elle, est conduite actuellement par Gianni Infantino, si ce nom peut dire quelque chose. Seulement le nouveau président de la FIFA fait des innovations qui font tomber des nues l’orthodoxie de la gestion du football depuis sa création. Il veut organiser la coupe du monde à 32 pour affadir l’engouement. La coupe du monde à 16, les téléspectateurs ne loupaient aucun match, à 24 équipes les téléspectateurs choisissent les matchs de leurs équipes, à 32 l’engouement pour tous les matchs ne sera plus le même. Si Gianni Infantino mise sur les droits de retransmissions TV, beaucoup voient un leurre pour les nations pauvres qualifiées qui vont forcément acheter les droits de retransmissions pour se voir ne serait-ce qu’un seul tour dans la compétition. Cette gourmandise enfantine d’Infantino risque de tuer l’engouement pour les prochaines coupes mondiales et pour les autres compétitions à venir chez les filles, chez les cadets et chez les juniors.

Multiplier les compétitions et le nombre de participants, c’est appauvrir les nations.
Infantino ne s’arrête pas là, il est descendu sur le terrain africain pour conduire l’élection du président de la CAF. Et c’est un président de club, sans expérience, dit-on, qu’il a coopté. Mais là, il le fallait parce que rien qu’en Afrique de l’ouest, il y avait trois candidats prêts à se bouffer le nez pour le poste. Si tous ces trois sont nommés par Infantino vice-présidents, on ne sait pas trop comment la Comorienne est devenue vice-présidente Kanizat Ibrahim. C’est avec une armée de vice-présidents que la CAF sera dirigée dans les quatre prochaines années.

Comment fera-t-elle pour ne pas aller à hue et à dia ? Quant à la CAF, pauvre d’elle, qui ne sait pas se prendre en charge pour conduire sa destinée, elle acquiesce à tout. Elle est incapable de résoudre le problème de libération des joueurs africains opérant dans des clubs européens, en cette période de pandémie du Coronavirus, elle est aussi incapable d’empêcher les naturalisations des jeunes qui fuient la sélection de leur pays d’origine. A ce rythme, le football africain ne sortira jamais de l’ornière.

Moïse SIDIBE