Zenab Nabaya Dramé – Ancienne ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle
Emergence – En Guinée, tout porte à croire désormais que l’on s’achemine vers un procès d’anciens dirigeants du pays dans une affaire de présumé détournement portant sur plus de 131,9 milliards de francs guinéens (environ 14,6 millions de dollars US).
La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a annoncé mercredi 2 février avoir ouvert une instruction à l’encontre de trois anciens ministres du régime déchu pour détournement, blanchiment et complicité de détournement. Le montant en jeu est estimé à 131,9 milliards de francs guinéens, soit plus de 14,6 millions de dollars US, selon les estimations d’Emergence.

Les investigations concernent Zenab Nabaya Dramé, ancienne ministre de l’Enseignement technique et de la Formations professionnelle suspectée de “détournement, blanchiment”.

Deux autres anciens ministres à savoir Ismaël Dioubaté, ministre du Budget et Tibou Kamara ministre de l’Industrie et tout puissant Conseiller personnel d’Alpha Condé sont quant à eux suspectés de “complicité de blanchiment et de détournement” de deniers publics, a fait savoir Aly Touré, le Procureur spécial de la CRIEF.

Les réputations de Zenab Nabaya Dramé ont pris un sérieux coup en 2020 quand la presse a révélé au monde une gestion non conforme à l’orthodoxie financière de l’ancienne ministre de l’enseignement technique. L’affaire avait pris l’appellation de “Nabayagate”. Les scandales à répétition dans lesquelles elle était citée ont choqué l’opinion. Mais le président Alpha Condé n’avait pas hésité à la reconduire après la présidentielle controversée.

La junte militaire au pouvoir en Guinée depuis septembre s’est engagée à mener une lutte sans merci contre la corruption et les détournements sous les régimes antérieurs.

En conseil des ministres il y a une semaine, le chef de la junte Colonel Mamadi Doumbouya a rappelé à ses ministres d’avoir à l’esprit l’existence de la CRIEF lorsqu’ils prennent des décisions durant la transition.

Plusieurs hauts fonctionnaires ont déjà été suspendus de leurs fonctions pour des faits présumés de corruption. Le chef de l’agence anti-corruption et son comptable figurent parmi les personnes incriminées.

La Cour de répression des infractions économiques et financières a également annoncé l’ouverture d’une instruction à l’encontre du Dr Sakoba Kéita, figure emblématique de la lutte contre les épidémies dans le pays, qui a dirigé l’agence nationale de sécurité sanitaire jusqu’en décembre. Il doit justifier avec son comptable l’utilisation de plus milliard de francs guinéens.

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