Des émeutes sont légions ces derniers temps dans les zones minières en Guinée. Le dernier cas en date remonte à ce jeudi à Souguéta dans la préfecture de Kindia où des jeunes s’en sont pris au domicile de leur maire alors qu’il réclamaient de l’emploi au sein d’une entreprise minière. En plus de cette réclamation d’emploi, d’autres raisons sont à la base de ces remous dans les zones minières, nous apprend le directeur exécutif de l’ONG Actions Mines Guinée. D’autres acteurs de la société civile comme Aboubacar Sidiki Diakité, comprennent le cri de cœur des communautés et appelle l’Etat à investir dans leur formation. 

Les citoyens de Souguéta n’ont pas trouvé mieux que de s’attaquer au domicile de leur maire pour réclamer de l’emploi dans une société minière. C’est ce cas qui est d’actualité, sinon les remous sont légions dans les zones minières. « Nous avons connu en 2017 une vague de violences à Boké. Ce fut le cas récemment à Boffa. A Mandiana on a connu des événements fâcheux. Récemment c’était à Kouroussa. Et cette fois-ci, c’est à Souguéta », rappelle le directeur exécutif de l’ONG action mines Guinée.

Ces manifestations s’expliquent par plusieurs raisons. « La cause de ces mouvements se situe à trois niveaux. C’est que les entreprises parfois dans les consultations ne donnent pas toutes les informations aux communautés. Quand les consultations sont biaisées, les communautés se font des illusions. De l’autre côté, l’Etat ne veille pas à donner suffisamment d’informations sur les engagements des entreprises en termes d’obligations sociales, environnementales et développement local. Et le troisième niveau, c’est que les communautés elles-mêmes sont dans une ignorance qui fait qu’elles outrepassent leur responsabilité en terme de réclamation », poursuit Amadou Bah.

Des services sociaux de base aux emplois décents, les communautés se cachent souvent derrière de nombreux alibis pour manifester dans les zones minières. Leur démarche est compréhensible aux yeux de cet acteur de la société civile. « C’est tout à fait légitime que les citoyens expriment leur mécontentement par rapport à l’exploitation parfois sauvage des richesses dans leur localité et qu’ils n’en bénéficient d’aucun avantage. Ils n’ont ni infrastructures sociales de base encore moins d’emplois décents », a indiqué Aboubacar Sidiki Diakité.

Pour améliorer les relations entre les sociétés minières et les communautés riveraines, l’activiste pense qu’il faut développer en elles des compétences pour qu’elles répondent aux besoins des entreprises, travailler sur la confiance entre les acteurs et procéder à une explication méthodique de la notion du contenu local et de son applicabilité sur le terrain.

 

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