À peine ouvert, le procès du général Amadou Haya Sanogo et de ses coinculpés a été reporté au 11 mars au Mali. Ils sont poursuivis pour l’assassinat en 2012 de 21 militaires « bérets rouges » retrouvés dans une fosse commune près de Bamako.

 

Aucune raison officielle n’a été avancée pour ce report, mais plusieurs hypothèses se dégagent avec à l’horizon, un possible arrangement. Le report au 11 mars s’expliquerait notamment par les mutations des personnels actuellement en cours au sein de la justice malienne, qui paralysent évidement la Cour, d’où un report. Ce jeudi devait normalement avoir lieu une audience sur le fond, avec audition des accusés et plaidoirie des avocats.

Alorsen ce jour de procèsles prévenus, eux, étaient là. On a notamment vu le généralAmadou Haya Sanogo. Tout de blanc vêtu, lunettes et chaussures noires, il était très joyeux, très confiant : «Grâce à Dieu, j’ai le moral», a-t-il déclaré, chahutant ses co-accusés et les journalistes. En tout cas, plus que lors de la première audience qui s’est tenue en 2016.

Protocole d’accord

 

À cela, probablement une raison. Les avocats de la défense annoncent déjà la couleur de leur stratégie : ils vont évoquer une loi adoptée en 2018 à l’issue de la conférence d’entente nationale. Une loi qui prévoit notamment d’exonérer de poursuites pénales des personnes accusées de crimes et de délits dans le cadre de la crise de 2012, au nom de la réconciliation nationale, et d’indemniser les victimes en numéraire ou par octroi de maisons.

 

D’après nos informations, les parents des militaires « bérets rouges » assassinés en 2012 sont déjà indemnisés en vertu d’un protocole d’accord avec le gouvernement malien. D’ailleurs, ce jeudi à l’audience, le banc de la partie civile était vide.

«Nous voulions nous appuyer sur ces éléments pour que la Cour constate que dans cette affaire, il y a eu une médiation et que c’est une cause d’extinction conformément à l’article 8 du code de procédure pénale du Mali», explique M. Touré, l’un des avocats de la défense.

 

RFI