Les juristes ont parlé. Ils ont raison sur toute la ligne. Quand on est majeur, on n’a pas besoin d’une autorisation pour se marier. Les défenseurs de la liberté individuelle ont raison. Le mariage, qu’on l’admette ou pas, est un acte volontaire c’est-à-dire qu’il repose essentiellement sur le consentement des futurs conjoints.
Quand on est musulman.e, peut-on changer de religion pour épouser un homme ou une femme d’une autre confession religieuse ? Les sachants nous apporteront les réponses appropriées selon les écritures saintes.
À présent, mettons de côté les débats juridiques et/ou religieux. Raisonnons comme de simples parents indépendamment de notre culture juridique et de notre appartenance religieuse.
Au préalable, il faut admettre que tout parent souhaite le meilleur pour son enfant. Qu’est-ce qui pourrait amener un parent à souhaiter le malheur pour son enfant ? Dans son souci de chercher le meilleur parti pour son enfant, un parent peut bien se tromper. Mais il faut toujours lui accorder le bénéfice de la bonne foi. Autrement dit, il faut se dire qu’un parent, quel qu’il soit, est toujours animé des meilleures intentions possibles pour son fils ou sa fille. Excepté les cas rarissimes de parents qui se servent de leurs enfants à des fins très peu louables.
Par voie de conséquence, lorsqu’un père ou une mère de famille s’oppose au choix de son fils ou de sa fille en certaines matières, il faut faire l’effort de le comprendre à défaut d’approuver sa position.
Nous sommes dans une société où le regard des autres compte beaucoup encore. Cela pourrait ne pas être le cas dans quelques années. Mais pour le moment, nous en sommes loin. Imaginez un seul instant le sentiment d’un père ou d’une mère de famille dont l’enfant se marie sans qu’il n’ait son mot à dire. Nous parlons, précisons-le très bien, de notre société et non pas d’autres sociétés.
C’est pour toutes ces raisons que nous devons nous abstenir des prises de position sarcastiques. Un parent pourrait le ressentir très mal. Il faut éviter de lui infliger la double peine.
On dit en soussou  » di bari khönö ». Cela veut dire beaucoup de choses.
Nous sommes de bons et même d’excellents juristes; nous sommes des droits- de-lhommistes; nous sommes tous branchés, hyper-câblés; mais nous sommes aussi des pères et mères de famille.