Depuis la chute au pouvoir de l’ancien président Alpha Condé, le 05 septembre 2021, plusieurs de ses anciens collaborateurs font l’objet d’une poursuite judiciaire de la part de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), depuis plusieurs mois.

Son ancien chef protocole, Kabinet Sylla dit (Bill Gate), P-DG du Groupe Djoma, est poursuivi pour plusieurs infractions par le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré. Incarcéré à la maison centrale de Conakry, depuis le 03 Novembre 2022, les avocats du patron de Groupe Djoma, déplore la détention de leur client.

Après la décision du non-renouvellement de son mandat de dépôt, prononcé hier par la chambre spéciale de contrôle de l’instruction, Me Almamy Samory Traoré s’est exprimé sur le cas de son client chez nos confrères de FIM FM, ce matin dans l’émission le ’’Mirador’’.

« La cour suprême a examiné l’affaire et renvoyé le délibéré à un mois. Nous qui reprochions aux autres de n’avoir pas respecté 10 jours, et la cour suprême, elle qui devait statuer immédiatement ou à la semaine prochaine de l’audience, a envoyé à un mois et nous sommes allés hier, ils ont encore renvoyé au 14 mars 2023. (…). Pendant 4 mois, le parquet n’a pas pu présenter une seule personne qui serait complice ou coauteur des infractions reprochées à Monsieur Sylla. Deuxièmement, à ce stade de la procédure, ils ont saisi tous les immeubles qui sont 8 au total, les fonds dans les comptes de la société sont saisis, 16 véhicules qui lui ont été enlevés en septembre ont été ramenés à la CRIEF et saisis par le juge d’instruction. Aujourd’hui, les juges ont estimé dans leur décision et de manière assez courageuse, de dire qu’à ce stade de la procédure, les motifs pour lesquels eux ils ont envoyé Monsieur Kabinet Sylla en prison, ne tiennent plus. Parce, Monsieur Kabinet Sylla a été suffisamment entendu sur chacune des infractions portées à sa charge, sa société également a été suffisamment entendue. Ils ont donc estimé qu’à date, la liberté de Monsieur Sylla n’entrave pas le cours normal de la procédure. Nous ne comprenons pas pourquoi aujourd’hui, on continue à le maintenir en prison »,a-t-il fait savoir Me Almamy Samory Traoré.

Avant d’ajouter : « La cour suprême elle-même quand elle a été saisie avait l’obligation morale même éthique de se prononcer sur le champ ou le lendemain pour mettre fin à une illégalité. Puisqu’elle ne l’a pas fait, nous avons décidé en tant qu’avocats, de saisir la cour de justice de la CEDEAO. Et cette cour, dès qu’elle a été saisie à la date du 13 février, a immédiatement envoyé notification à l’Etat guinéen à travers l’agent judiciaire de l’Etat, d’un avis de communication des requêtes présentées par les conseillers de Monsieur Sylla. La cour de justice de la CEDEAO a intimé à l’Etat, de produire son mémoire dans un délai de deux mois, donc avant le 15 mars 2022. Nous avons rappelé cela devant le juge. Et c’est pourquoi, en toute responsabilité, ils ont estimé qu’on ne peut pas renouveler son mandat. (…). Lorsqu’on exerce une fonction, à un moment donné, il faut savoir convaincre ceux-là qui t’ont commis à ce poste pour dire qu’à ce stade, on ne peut pas maintenir quelqu’un en détention étant entendu que tous ses biens sont saisis. Monsieur Kabinet est aujourd’hui, la victime de trop de cette histoire depuis le début de la transition. (…). Considérez que sa détention est arbitraire depuis le 22 novembre 20223 »,a-t-il déclaré .

 

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