Le palais du 25 Août 1958, a servi des patrons de presse, des présidents des associations, des cadres et journalistes, ce mercredi 3 mai, pour la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, telle que déclarée en 1993 par les Nations-Unies.
C’est le premier ministre Dr Bernard Goumou qui a présidé la cérémonie, en présence de quelques membres du gouvernement, des représentants de l’OIF et plusieurs autres personnalités.
Dans son discours de circonstance, la présidente de l’association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI), Aminata Camara, s’est réjouie de la célébration de cette journée de liberté de la presse dans un contexte économique difficile pour les journaux de notre pays.
Aussi, il a tenu à rappeler le contexte qui a prévalu l’explosion de la presse écrite et des médias en général.
« Le 03 mai de chaque année, est une journée capitale. Car, elle doit avoir des impacts positifs sur l’évolution des journalistes à travers le monde. Il faut noter que le développement des médias dans les pays africains est une histoire assez récente. En effet, c’est au début des années 90 que l’on va assister à l’explosion des journaux indépendants, suite aux changements politiques au lendemain de la Conférence de la Baule qui a exigé aux pays africains la démocratie et le multipartisme intégral qui ont pour socle, la libéralisation des médias. Permettant aux journalistes de jouer pleinement leur rôle d’informer en toute indépendance.», a-t-elle commencé
Poursuivant, Mme Camara assure que les journaux guinéens joueront efficacement leur partition dans le processus de démocratisation de notre pays en cette phase de transition.
« C’est pour cela que nous avons le devoir impérieux de nous professionnaliser; en ce sens que les citoyens doivent pouvoir, à travers nos médias, connaitre leurs droits. Et c’est de cette manière que nous pourrions façonner un avenir de droits et être moteur de tous les autres droits de l’homme. Pour terminer, la presse écrite que je représente, en ma qualité de Présidente de l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEPI), cette presse est aujourd’hui à la croisée des chemins, au point que les plus pessimistes prévoient sa disparition. Chose pratiquement impossible. Au contraire, l’explosion des autres presses doit la renforcer davantage car, il est de toute évidence que la parole s’envole mais l’écrit reste. Pour moi, il est tout simplement question de la réorganiser et trouver de nouvelles stratégies pour inciter le Guinéen à lire et de se battre pour obtenir des formations auprès des institutions en faveur de nos membres. C’est présentement la préoccupation de mon bureau. En ma qualité de première femme à diriger cette institution, ce sont les défis que je compte relever.», a-t-elle fait remarquer.
Avant de lancer un plaidoyer auprès du gouvernement, l’administration…pour l’accompagnement financier de la presse écrite à travers des insertions, des annonces et publicités.
« Dans ce combat, le gouvernement, l’administration, les institutions nationales et internationales, les sociétés privées et publiques etc, doivent nous aider à asseoir notre indépendance financière à travers des insertions publicitaires, des annonces, des communiqués dans nos journaux.»,a-t-elle lancé.
Par ailleurs, elle a rappelé les journalistes face à leur responsabilité par rapport à la rumeur et l’intox.
« Aujourd’hui, notre premier handicap s’appelle la rétention de l’information. Ce qui favorise, par ailleurs, la rumeur et l’intox. Le second, c’est de nous créer un cadre favorable pour l’exercice de notre métier. Aussi, au-delà de la subvention, nous formulons nos souhaits auprès du gouvernement guinéen de nous aider à la création d’imprimerie et de centrales d’achats d’intrants de presse qui faciliteront la production de nos journaux en qualité et nous permettre de les vendre à des coûts abordables »., a-t-elle conclu, la présidente de l’AGEPI, Aminata Camara.
Mohamed Camara
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