Pour venir à bout des manifestations à Kankan, qui commençaient, faut-il le reconnaître, à prendre de l’ampleur, le natif de la ville, par ailleurs Président de la transition, a décidé de prendre le bâton. De procéder par la manière forte pour taire les contestations.

Pour y parvenir, ils traquent les meneurs supposés. Le Général Balla Samoura, qui rappelle, les souvenirs douloureux de la répression des manifestations à Conakry sous le régime d’Alpha Condé, est commis à cette tâche.

Le chef d’Etat-major de la Gendarmerie va alors débarquer à Kankan avec une force prétorienne donnant l’impression d’être sur un terrain ennemi.

Il parade dans la ville, accompagné des gendarmes et militaires, armés jusqu’aux dents. Faisant irruption dans les maisons, à la recherche des cibles sélectionnées.

Bien qu’accompagné dans certains cas par le procureur de la République, l’acte est sous les feux des critiques. Il déborde parfois d’impair, renforçant le fossé de méfiance et de rejet entre la population et les autorités actuelles.

Le seul bénéfice à tirer de cette expédition punitive, est peut-être dissuasif pour d’autres qui sont tentés de faire la même chose ailleurs.

Il s’agit de ces personnes qui songeraient elles aussi à protester dans leurs localités contre le manque de courant, qui est la réalité la mieux partagée. La force au service du règlement des conflits.

Pas étonnant dans un régime militaire, mais avec Balla Samoura et le conseil, probablement des natifs de la localité, membres du CNRD, la répression risque de produire l’effet boomerang.

Reste à savoir jusqu’à quand ce ratissage va durer et quels peuvent être le niveau de dégradation des relations entre Kankan et son fils, chef de la transition ?

La question se pose.

 

Mognouma