La fête de tabaski approche à grand pas et les guinéens ont certainement un autre contofili (problème) à résoudre. Eh oui, Koro Alpha du haut de ses 82 balais prépare une surprise amère pour nos opposants-opposés. Sauf surprise de dernière minute, Koro sera….candidat à la présidentielle d’Octobre 2020. Avec sa rancune tenace, il veut écarter définitivement nos opposants-opposés notamment Koto Cellou, N’tara Sidya et le Lansana Kumatigui. Déjà, les sections de son parti font leur comédie pour critiquer la gouvernance de Koro mais sans oublier de …supporter leur « champion ». Pour mieux comprendre les raisons de ce faux suspense, voici quelques signes avant-coureur de la « victoire » annoncée de Koro face à nos opposants-opposés, si la date est maintenue en Octobre 2020 …
Primo, le contexte international est très favorable à Koro Alpha s’il force la main en Octobre. En ce moment, le monde entier s’arrache les cheveux sur comment en finir avec ce maudit virus du COVID-19. De plus, les yeux du monde seront tournés vers le grand frère américain ou deux « vieux » se bousculent pour le Kibanyi de la Maison Blanche : Joe Biden et le sulfureux Donald Trump. Quand on sait que dans le monde des affaires, le soleil se lève à l’ouest, tout le monde va regarder la bataille de Washington. Autre facteur important, les cousins y-voient-rien vont en découdre avec le vieux Konan Bédié et Alassane Ouattara en Octobre (curieuse coincidence kaa?). Et quand on sait que la CEDEAO et l’Union Africaine sont pilotées par deux puissances alliées de Koro (le Nigeria de Buhari et l’Afrique du Sud de Ramaphosa), les condamnations seront bien molles en cas de fraudes et violences lors du scrutin d’Octobre. La preuve ? Pensez au scrutin sanglant du 22 mars, les réactions étaient si minces que tout s’est passé comme lettre à la poste. Par conséquent, lorsque nos opposants-opposés vont crier à la triche, au vol, eh bien…il y aura peu d’oreilles pour écouter les plaintes et les agonisants. Mais les guinéens n’ont pas dit leur dernier mot…
Secundo, plus le temps passe, plus nos opposants-opposés ont le temps de se préparer pour le scrutin. Avec la saison des pluies et la crise du COVID, peu de gens vont courir pour faire le recensement des électeurs. Et l’actuel fichier électoral est taillé sur mesure : il sera difficile de terrasser Koro Alpha avec le fichier qui a « validé » son référendum et les législatives du 22 mars 2020. Mais les guinéens n’ont pas dit leur dernier mot…
Tertio, il est rare de profiter de la bêtise flagrante de ses adversaires. Quand on sait que nos opposants-opposés sont partis mendier leurs primes de départ de l’assemblée nationale, c’est du pain béni pour Koro et le Damaro qui trône sur le perchoir du parlement. Par cet acte, les députés de Cellou, Sidya et autres opposants-opposés ont validé de facto : la nouvelle assemblée nationale et….la nouvelle constitution ! Une idiotie qui n’a d’équivalent que le changement du contenu de cette « nouvelle constitution » après sa publication dans le journal de la république ! Dans cette pagaille institutionnelle, Koro espère profiter pour mieux s’accrocher dans son Kibanyi. Mais les guinéens n’ont pas dit leur dernier mot…
Au final chers lecteurs, la Guinée est championne de l’amnésie collective et l’histoire se répète. Koro s’apprête à briguer le mandat de trop et son cortège de conséquences funestes tandis que nos opposants-opposés ont perdu toute crédibilité et légitimité aux yeux des électeurs. Pour ne rien arranger les choses, notre parlement bancal ressemble étrangement au parlement piloté par un certain Aboubacar Somparé au crépuscule de la vie de Lansana Conté en 2008. La suite, on la connait avec l’arrivée de notre Dadis national et son cortège de malheurs. Le danger est multiple : risque d’instabilité à l’intérieur et menaces djihadistes à l’extérieur. A moins que les guinéens se décident enfin de siffler la fin de cette pagaille pour reprendre leur destin en mains. Mais ceci est une autre histoire.
A bientôt…
Amadou Diallo