Dans une interview accordée à Al Jazeera, le Premier ministre guinéen a abordé des sujets liés à la transition. Il s’agit notamment de la durée de celle-ci et le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles. Pour Mohamed Béavogui, il y a un minimum de choses à faire avant d’aller aux élections.

Mettre le pays sur les rails avant d’aller aux élections. C’est l’objectif du gouvernement de transition en Guinée. Le Premier ministre l’a exprimé dans un entretien accordé à Al Jazeera. Pour le patron de la primature, il revient au CNT de fixer la durée de la transition conformément à l’article 77 de la Charte.

« Le Conseil National de Transition (CNT) a été créé. Ce sont des représentants du peuple. Nous avons des partis politiques, la société civile, des femmes, des jeunes, nous avons tout le monde. La première mission du CNT est de décider du calendrier des élections », a-t-il rappelé.

Poursuivant, le Premier ministre précise qu’il y a un minimum de choses à faire avant d’aller aux élections.

« Il y a un minimum de choses dont nous avons besoin pour avoir une bonne transition car notre État a vraiment failli. Nous ne pouvons pas attendre les élections parce que les élections peuvent nous apporter n’importe quoi », a-t-il indiqué.

A la question de savoir qu’est-ce qu’il faut faire aujourd’hui avant la tenue des élections, Mohamed Béavogui répond : « Nous avons besoin d’un processus qui nous aide à nous parler de manière à pouvoir définir ce que nous voulons que l’avenir soit demain : réécrire la constitution, préparer une liste électorale appropriée et ensuite aller aux élections. C’est un paquet, mais en soi ce n’est pas suffisant.
Nous avons besoin d’institutions solides auxquelles les gens font confiance, fondées sur la justice et gérant correctement les ressources nationales. »

A ces tâches, M. Béavogui ajoute que le pays également de réformer l’administration et mieux gérer les ressources financières.

« Nous avons besoin d’avoir un minimum d’administration mis en place. Dans ce pays, vous constatez que les agents des services publics sont plus riches que la plupart des personnes du secteur privé et que les services ne sont pas fournis.
Il en est de même pour notre gestion des ressources et notamment nos ressources financières. Nous avons besoin de quelque chose de minimal – un pays qui protège ses propres ressources, les mobilise et les utilise pour le peuple », a-t-il conclu.

La CEDEAO a donné un délai de six (6) mois à la Guinée pour organiser les élections et le retour à l’ordre constitutionnel. Mais tout porte à croire que ce délai ne sera pas tenu et l’organisation des élections n’est pas à l’ordre du jour chez les autorités.

 

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