‘’ Le faible n’arrive pas à pardonner. Le pardon, est l’apanage du fort’’ Gandhi

 

Le défi du Président Alpha Condé et de ses pairs, à cette époque où s’attaquer à l’État et à la République est la chose la mieux partagée dans les sociétés estampillées démocratiques, est de concilier les droits et les libertés reconnus à tous avec la sécurité de chacun, de l’État et de ses institutions.

 

En clair, le mérite revient à s’acquitter de la fonction sacerdotale de veille de l’État et de la République en même que de la vocation à protéger, défendre les citoyens même contre eux-mêmes, à leur accorder aussi dans certaines circonstances la grâce, le pardon tel que prescrit dans nos lois et recommandé par Dieu.

 

La mesure de grâce accordée par le Chef de l’État, professeur Alpha Condé, à des détenus mineurs continue à défrayer la chronique et donne lieu à de nombreuses réactions. On a voulu présenter l’acte de clémence comme un épiphénomène, une propagande médiatique, si non une tentative pour le premier magistrat du pays de se racheter vis-à-vis de son opinion publique et de la communauté internationale. Peu importe ! c’est toujours une bonne nouvelle que des Guinéens recouvrent leur liberté, même s’ils n’ont pas subi de lourdes condamnations ou qu’ils ont purgé leurs peines, en partie ou entièrement. Un seul jour en prison n’est souhaité à personne et consiste une épreuve terrible qui n’est pas à la portée de tous.

 

En tout cas, les familles se réjouissent toujours de retrouver les leurs après les affres de la prison et les tourments vécus ensemble souvent dans la solitude et le dénuement total. Celles qui attendent la libération de proches et parents dans les liens de la détention sont les mieux placées comme les détenus pour apprécier le goût de la liberté et la difficulté des restrictions et des privations de l’incarcération. Loin des commentateurs et chroniqueurs invétérés, ils vivent dans leur chair et dans leur âme leur bannissement en attendant de humer encore l’air de la liberté si chère à tous.

 

Eux, saluent la décision du Président de la République ainsi que tous les Guinéens qui espèrent tous que le Professeur Alpha condé alterne le bâton et la carotte pour l’équilibre de la société et la paix sociale.

 

Le chef de file de l’opposition, el hadj Mamadou Sylla, dans un entretien avec le chef de l’État, professeur Alpha condé, lui a fait part de son intention de se rendre à la maison centrale pour rendre visite à certains des détenus. Le professeur Alpha Condé a pris acte de son vœu et s’est proposé d’en informer le ministre de la justice pour les dispositions pratiques à prendre, sans prétendre qu’il est la Loi ou fait la Loi. Car le droit à la visite des personnes en conflit avec la Loi est reconnu et sanctuarisé. Peut-on l’enseigner à un homme de Droit ?

 

Certes, le chef de l’État et le Chef de file de l’opposition ont des échanges fréquents parfois des rencontres non-officielles et officielles, mais, ils n’ont pas encore évoqué la question de la libération des personnes incarcérées du reste sous la responsabilité de la justice. Il n’y a pas eu , à ce jour, de sollicitation expresse sur le sujet ni de médiations engagée.

 

La récente mesure de grâce présidentielle est donc une initiative et une décision exclusives du Président de la République qui, tout en respectant l’indépendance et l’autorité de la justice, et ses décisions aussi , use des pouvoirs que lui confèrent la constitution pour apaiser le climat politique et social. Il pratique le pardon pour lequel il n’a pas besoin de forcer sa nature ou d’être inspiré par quelqu’un, lui, qui a la réputation d’agir et de décider en fonction de sa conviction personnelle et de ce que commande surtout l’intérêt général. Il accorde chaque fois que c’est nécessaire son pardon et lorsqu’il s’agit de lui , en revanche, il se montre intraitable lorsque c’est la Guinée qui subit ou les guinéens qui en pâtissent. Peut-on avoir tort d’aimer son pays plus que tout et tout le monde ?

 

Tibou Kamara