Membre fondateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Niger a récemment décidé de quitter cette organisation sous-régionale. Dans la foulée de son départ, il a formé avec le Mali et le Burkina Faso (deux pays dirigés par des juntes militaires) l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Mais, cette initiative est vivement critiquée par la CEDEAO et la communauté internationale. Plusieurs observateurs redoutent les conséquences économiques de cette démarche de la junte militaire du CNSP sur le Niger.
Cependant, dans un entretien à la télévision nationale hier, dimanche 11 février 2024, le Général Abdourahamane Tiani, président de la Transition du Niger, s’est employé à dissiper ces craintes. Il assure que le taux d’échange entre son pays et les autres Etats de la CEDEAO est « marginal », et que l’organisation sous-régionale, tout comme le Niger, est dépendante des importations pour faire vivre sa population.
« Sur le plan économique, quel était le taux d’échange entre les Etats de la CEDEAO ? Vous me direz qu’il est marginal. Quel est le seul pays de la CEDEAO qui n’importe pas ? Il suffit que l’Inde décide de ne plus permettre l’exportation du riz pour que la CEDEAO se retrouve à terre en train de chercher comment et par quelle voie passer pour nourrir les peuples. Ce n’est pas une caractéristique propre à l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Prenez un à un tous ces États zélés [de la CEDEAO] qui veulent nous faire la guerre et étudiez leur économie pour voir la dépendance de cette dernière avec les autres organisations. Nous importons tous de l’Inde, de la Chine, des Etats-Unis, du Pakistan, de la Turquie. Tous les biens, de façon générale, nous les importons des pays non membres de la CEDEAO. Ceci est une évidence, que les pays de la CEDEAO le reconnaissent ou non », a martelé le Général Abdourahamane Tiani.
Mamadou Baïlo Keïta