Au Gabon, à deux ans de la prochaine élection présidentielle prévue en 2023, les grandes manœuvres semblent déjà avoir commencé.

Certains cadres de l’opposition rejoignent le pouvoir en place. Dernier en date : Jean Eyeghe Ndong. Ancien Premier ministre sous Omar Bongo, il avait claqué du Parti démocratique gabonais (au pouvoir) en 2009 pour rejoindre l’opposition. Il était depuis 2016 l’un des principaux soutiens de Jean Ping.

Tout a commencé le 9 juin dernier. À la surprise générale, Jean Eyeghe Ndong s’est discrètement rendu au palais présidentiel. L’information est propagée sur les réseaux sociaux. Le dernier Premier ministre d’Omar Bongo dément. Les photos et la vidéo de l’audience sont diffusées par la télévision nationale.

Les fidèles de Jean Ping crient à la trahison. Jean Eyeghe Ndong est la cible des critiques et même des injures. Lésé et marginalisé, il a décidé trois mois plus tard de formaliser son franchissement du Rubicon.

«Je décide ce jour de me déployer ailleurs que dans la Coalition pour la nouvelle république et de me mettre à la disposition de la République et par conséquent, de l’État.»

Jean Eyeghe Ndong n’est pas le premier opposant à rejoindre le pouvoir. René Ndemezo’o Obiang, ancien directeur de campagne de Jean Ping lors du scrutin présidentiel de 2016, a ouvert le bal en avril dernier. Il a été suivi par Frédéric Massavala Maboumba, ancien porte-parole de la coalition des partis qui soutiennent Jean Ping. Ces manœuvres interviennent deux ans avant la prochaine élection présidentielle.
Source : rfi.fr