La France a décidé de « suspendre par précaution » l’utilisation du vaccin AstraZeneca, en attendant un avis de l’autorité européenne du médicament qui sera rendu mardi après-midi, a annoncé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à Montauban. Le chef de l’État a dit « espérer reprendre vite » la vaccination avec ce sérum « si l’avis de l’autorité européenne le permet », alors que plusieurs pays européens ont eux aussi suspendu ce vaccin, dont l’Allemagne et l’Italie lundi.

« L’Autorité européenne, l’EMA, rendra demain après-midi un avis sur le recours à ce vaccin (…) la décision qui a été prise en conformité aussi avec notre politique européenne est de suspendre par précaution la vaccination avec AstraZeneca en espérant la reprendre vite si l’avis de l’EMA le permet », a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, à l’issue d’un sommet franco-espagnol.

Les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône ont annoncé lundi la suspension de la vaccination de leur personnel contre le Covid-19 avec le vaccin du groupe pharmaceutique anglo-suédois après la survenue d’effets indésirables chez un pompier.

Lors d’un entretien sur la plateforme pour fans de jeux vidéos Twitch, le Premier ministre Jean Castex avait estimé dimanche soir qu’il fallait avoir « confiance » dans le vaccin AstraZeneca. « Sinon on aura des retards dans la vaccination, les Françaises et Français seront moins protégés et la crise sanitaire durera longtemps », avait argué le chef du gouvernement.

Suspendues la semaine dernière en raison du nombre limité de lots disponibles, les commandes de vaccins AstraZeneca avaient été rouvertes lundi pour les médecins libéraux français.

Suspension dans une douzaine de pays

Une douzaine de pays ont suspendu par précaution l’utilisation du vaccin AstraZeneca, malgré des campagnes de vaccination poussives, après le signalement d’effets secondaires « possibles » mais sans lien avéré à ce stade. Le groupe pharmaceutique anglo-suédois affirme qu’il n’y a « aucune preuve de risque aggravé » de caillot sanguin entraîné par son vaccin, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il n’y a « pas de raison de ne pas utiliser » ce vaccin.

Ce lundi, l’Italie a donc aussi suspendu à titre de précaution l’administration du vaccin AstraZeneca sur l’ensemble de son territoire. L’agence du médicament italienne, AIFA, « a décidé à titre de précaution et de manière provisoire, dans l’attente d’une décision de l’EMA », l’Agence européenne des médicaments, d’ « interdire l’utilisation du vaccin AstraZeneca sur tout le territoire national », explique l’AIFA dans un communiqué. « Cette décision a été prise en ligne avec des mesures similaires adoptées par d’autres pays européens », précise-t-elle.

L’Autriche avait lancé le mouvement le 8 mars en suspendant un lot de vaccins après la mort d’une infirmière qui venait de recevoir une dose d’AstraZeneca. Cette femme de 49 ans est morte à cause d’une mauvaise coagulation sanguine. Ensuite, d’autres pays, y compris l’Italie, avaient dans un premier temps suspendu des lots isolés. Plusieurs pays scandinaves – Danemark, Norvège, Islande – sont allés plus loin en interrompant l’usage de tous les vaccins AstraZeneca, suivis dimanche par les Pays-Bas et donc ce lundi par la France et l’Allemagne.

(Avec AFP)