L’ancien Président de la République, Alpha Condé a finalement quitté Conakry, ce mardi 18 janvier, en direction d’Abu Dhabi pour des raisons sanitaires.

Avant son départ, il a passé un message, qui est celui d’un Président très lucide, apparemment bien portant contrairement aux spéculations qui l’annonçaient grabataire.

C’est aussi un Président qui a tout l’air de ne pas se résigner sur son sort, donc, qui est loin d’abdiquer.

Depuis ce voyage, on entend partout la même symphonie mélodieuse rappelant le culte de la personnalité qui a métamorphosé l’ancien opposant historique. C’est de dire qu’il est le meilleur des Guinéens, et qu’il est infaillible. A peine qu’il a droit de vie et de mort sur tout le monde.

On entend à peu près la même chose aujourd’hui.

Hélas, les mêmes mots qui ont précipité cette métamorphose des anciens Président Guinéens.

Il suffit d’une action normale et parfois sollicitée par l’extérieur sous forme de pression, comme c’est le cas avec le colonel-président qui a mis en exécution la décision de laisser son prédécesseur aller se faire soigner.

Il est pourtant évident qu’on ne peut pas prétendre garder un Président déchu du pouvoir par un coup d’État, aussi longtemps que vous voulez.

Mieux, un Président de la trempe d’Alpha Condé, dont la libération et l’évacuation, qui étaient une exigence non négociable de la communauté internationale, auraient été obtenues n’eut été l’obstination du concerné à rester au pays.

«Cette action ne peut se faire sans pression de la communauté internationale, mais non plus avec un engagement de la CEDEAO, d’un retour du Président après ses soins. Il ne faut pas qu’on se joue de l’intelligence des Guinéens», précise un interlocuteur au fait de la diplomatie internationale.

On peut donc dire qu’avec le colonel Président, ça commence et la prétention de ne pas bouger de son fauteuil acquis par coup de force commence aussi à inquiéter dans l’opinion.

Mognouma