39 mois de transition, c’est la durée proposée par le chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya. Une proposition qui suscite des réactions contrastées : Si certains disent banco sans ambiguïtés, d’autres en revanche poussent des cris d’orfraie. Mais cette proposition d’une durée de trois ans trois mois, qui intervient après plusieurs mois de concertation, est consubstantielle à la mise en œuvre des activités clés du chronogramme de la Transition.

Des activités importantes dont l’exécution sur le prisme d’une relative perfection conditionne la réussite de la Transition. Un argumentaire cohérent qui semble peser dans la décision du CNT d’opter pour une durée de 3 ans soit 36 mois de transition. Une résolution qui fait débat et devrait selon toute vraisemblance sonner le glas de rumeurs fantaisistes ayant souvent échauffé les esprits va-t’en-guerre.

39 ou 36 mois, reste une durée qui est pourtant à mille lieues d’une lubie personnelle de l’homme du 5 septembre 2021. Car elle est l’émanation de la synthèse d’une série de propositions issues des forces vives de la nation. Le Colonel Mamadi Doumbouya traduit ainsi une volonté médiane par une durée réaliste, pragmatique et raisonnée, résultante de plusieurs rounds de négociations.

En effet, dès le lendemain des évènements du 5 septembre, Exit la gestion solitaire du pays, place à la prise en compte de l’expression de la volonté générale. Une nouvelle façon de gouverner sous le sceau de l’inclusivité et du rassemblement des Guinéens est désormais érigée en sacerdoce. Au pas de course, le pays amorce le 14 septembre 2021 des consultations nationales sous l’impulsion du Chef de l’Etat . Suffisant pour dérouler la trame de la Transition. Le la est donné. Et la volonté d’impliquer tous les Guinéens sans exclusive ne fait l’ombre d’aucun doute.

Le cadre de dialogue réunissant le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, les partis politiques et la société civile est créé par décret présidentiel, le 6 avril 2022. Objectif de cette démarche, favoriser une gestion intégrée des aspects politiques et techniques de la Transition. La dynamique du renouveau démocratique est en marche et se déploie sous plusieurs formes .

L’homme du 05 Septembre, investi président de la Transition, est condamné à réussir son passage à la tête de l’Etat guinéen. Nonobstant les clairons des qu’en-dira-t-on, lui prêtant l’intention de s’accrocher au Pouvoir, il entend bien passer la main en organisant, des élections aussi sûres qu’incontestées. Mais transiter ne signifie nullement se précipiter dans l’organisation d’un scrutin présidentiel dont les résultats pourraient donner lieu à des lendemains qui déchantent comme ce fut le cas par le passé. Alors, pas question pour le CNRD de reproduire les erreurs des précédentes transitions. L’heure est à la rectification institutionnelle, la refondation de l’Etat, le rassemblement, le redressement, le repositionnement.

Cinq valeurs dont la mise en œuvre apparaît plus qu’indispensable à la normalisation de la Guinée. Un pays considéré comme un paradoxe du sous-développement au regard de ses nombreuses potentialités naturelles. Seulement voilà, la Guinée a connu une gouvernance politique et économique qui frise l’abjection suprême.

La faute à une classe politique peu amène avec les intérêts du pays et qui jouit d’une liberté de ton, tenant parfois des conciliabules en un lieu naguère fermé, mais depuis rouvert par le Colonel Mamadi Doumbouya qui tient mordicus à décrisper l’atmosphère socio-politique. Le contenu de la transition , le chronogramme à dérouler , les mécanismes de transparence des échéances a venir , devraient être le point de mire de toutes les forces vives du Pays . Le contenant ne doit pas occulter le contenu.

MMS