Ce pilote appelé José Raul Martinez, qui avait été recruté par la CIA, avait demandé en échange, si lui-même devait mourir lors de l’opération, que les États-Unis prennent en charge les études universitaires de ses deux fils. Cela lui avait été accordé, selon l’institut de recherche National Security Archive, basé à Washington, qui publie ces documents.
Mais alors que José Raul Martinez avait décollé pour Prague, le bureau de la CIA à La Havane avait reçu l’ordre d’annuler la mission, sans pouvoir entrer en contact avec le pilote. À son retour, ce dernier avait indiqué qu’il «n’avait pas eu l’occasion d’arranger un accident comme discuté».
Une page historique se tourne
Ces informations sont dévoilées au moment où Raul Castro, frère de Fidel Castro, se prépare à 89 ans à quitter la vie politique cubaine, avec son départ de la tête du Parti communiste cubain. Après la mort de Fidel en 2016, le départ de Raul tourne une page historique pour Cuba et ses habitants, dont presque tous n’ont jamais connu d’autre famille dirigeante.
«Ces documents nous rappellent un chapitre sombre et sinistre des opérations américaines contre la révolution cubaine», a dit à l’AFP un analyste du National Security Archive, Peter Kornbluh. «Au moment où l’ère Castro touche officiellement à sa fin, les politiques américains ont l’opportunité de laisser ce passif derrière eux et de participer à l’avenir post-Castro de Cuba», a-t-il ajouté.
Fidel Castro, qui avait pris le pouvoir en 1959, avait défié 11 présidents américains et survécu à maints complots pour l’assassiner (638 selon le Livre Guinness des records) ainsi qu’à une tentative ratée de débarquement d’exilés cubains soutenus par la CIA dans la baie des Cochons (sud de l’île) en avril 1961.