CONAKRY-Dans un communiqué datant du 11 janvier 2022, relayé à la télévision nationale, le ministre de la sécurité et de la protection civile a annoncé l’arrêt momentané de la délivrance des passeports. Une rupture qu’il impute à la société Malaisienne IRIS Corporation, chargée de la confection des passeports guinéens.

Le ministre de la sécurité et de la protection civile ne s’était pas limité là. Il a averti qu’il n’écarte plus la possibilité de procéder à « la révision ou la résiliation de la convention avec la société IRIS corporation à l’origine du désagrément ». Qu’est-ce qui est à l’origine de cette situation ?

Selon nos informations, depuis le 6 décembre 2021, la société IRIS a écrit au ministre sur la fourniture des carnets de passeports par l’intermédiaire du directeur central de la direction centrale de la police aux frontières (DCPAF) pour l’informer « qu’il y aurait eu une rupture des matières entrant dans la production des passeports sur le marché mondial. Cette crise a causé une rupture dans la production des passeports ordinaires. Raison pour laquelle ils (Responsables d’IRIS) auraient proposé un changement de la couleur de couverture des Passeports ordinaires. Deux couleurs auraient donc été proposées au directeur central (vert clair et vert sombre).

D’après nos sources, cette proposition avait pour objectif d’éviter une interruption dans la délivrance des passeports biométriques des guinéens de l’intérieur et de l’étranger. Ainsi, le directeur a été invité à faire le choix sur les deux couleurs proposées pour éviter cette rupture. En réponse à cette requête, le Directeur aurait choisi la couleur ‘’vert claire’’. Ceci pour permettre à la société de continuer la confection des passeports. Cette requête de la société Iris, précise notre source, avait été transmise au ministre Bachir Diallo via le directeur central.

Suite au choix fait par le Directeur, la société a produit 20 000 passeports biométriques qu’elle a livrée. Et le 6 janvier dernier 2022, le ministre de la sécurité écrit une lettre à la société Iris dans laquelle il leur demande de livrer le modèle de passeport dont les matières entrant dans la fabrication sont en rupture. Il leur donne un délai de (7) sept jours pour la « livraison en quantité suffisante sous peine des conséquences juridiques ».

Or, précise notre informateur, la seule différence entre les deux carnets, c’est la couleur. Mais le ministre aurait persisté à ce que la société produise les cartes dont les produits entrants dans la fabrication sont en manque.

Invité à faire le choix entre les deux couleurs proposées par Iris pour éviter la rupture, Bachir Diallo aurait rétorqué qu’il ne « peut pas le faire », et que c’est au conseil des ministres d’en décider. Sauf que depuis, cette affaire n’a pas été discutée en Conseil. Or depuis deux ans, toutes les fois que la société a été amené à procéder à un changement, ça n’a pas été amené en conseil des ministres, explique notre source. « C’est la DCPAF qui a approuvé », précise-t-elle.

Sur les manquements soulevés par le ministre dans son communiqué, notre informateur rappelle que si la société a manqué certaines de ses obligations, c’est parce qu’en partie, depuis la signature de la convention, l’Etat n’a pas respecté ses engagements, (construction des locaux, fourniture permanente en électricité etc…). « Toute cette histoire n’est que de l’acharnement pour des intérêts personnels de hauts responsables tapis au ministère de la sécurité et de la protection civile » murmure notre source.

Pour le moment, toutes nos tentatives pour avoir la version du premier responsable de la direction centrale de la police aux frontières (DCPAF), sont restées sans suite.

Dossier à suivre…

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