Et, si la gouvernance CNRD faisait le cumul des défaillances humanitaires, sociales, judiciaires, économiques et politiques de tous les régimes qui l’ont précédé !

Il est temps pour chacun d’entre nous (Guinéens, amis et partenaires) de se réveiller pour ceux qui ont la conscience endormie quel que soient les raisons et d’agir par les moyens légaux, pour ceux qui comprennent la gravité de la situation. Car le pays est en danger de façon multidimensionnelle et de plus en plus déliquescente.

L’économie en ruine par le fait de la corruption, de l’arrogance politique et de l’ignorance de la gestion de l’Etat. La pauvreté s’aggrave du jour au jour, par la rareté des investissements, le surendettement de l’Etat, l’écrasement du secteur privé au premier rang l’informel qui constitue plus de 70% de l’économie nationale et la dégradation continue des services sociaux de base.

L’insécurité bat son plein par des braquages et attaques à main armée de pauvres citoyens, parfois dans des zones censées être les plus sécurisées du pays, avec des prisons devenues le théâtre des évasions sans explications acceptables sous un régime militaire.

La justice séquestrée par l’exécutif entrainant des abus d’autorité à tout bout de champ qui conduisent à des arrestations arbitraires et des procès à relent politique interminables sans limites morales, à des exils forcés et autres violations de droits comme celui à la liberté d’opinion ou à la présomption d’innocence, et encore plus grave à des pertes en vies humaines à la moindre réclamation de droits ou contestation de la gouvernance dite refondation.

Le développement local bafoué par des gels de budgets de fonctionnement et d’investissement des collectivités de façon interminable au nom d’une certaine refondation sans contour moral par l’exemplarité. Pire, la décentralisation militarisée sous le contrôle des hommes en treillis qui sont devenus sans en être préparés les maîtres ordonnateurs dans l’ensemble des régions administratives, préfectures et sous-préfectures du pays.

La propagande politique, avec le culte de la personnalité et le clanisme dans la gestion des affaires de l’Etat, nourrie par des nominations subjectives à des hautes fonctions sans critère de compétence pour la plupart. L’arnaque, l’imposture et l’appétit à l’enrichissement illicite placés sous le label d’un certain conflit générationnel imaginaire sans fondement objectif et la manipulation communautaire au nom de la refondation.

La solution à cette situation de synthèse de nos malheurs passés que constitue la gouvernance actuelle, dépasse de loin les capacités morales, scientifiques, sociales et politiques du CNRD. Au contraire, il l’aggrave par ignorance ou par avidité, alors que les besoins s’accumulent et les risques d’embrasement social s’amplifient au quotidien. Sans oublier les forces occultes qui trouveront dans cette situation d’insouciance et d’ignorance dans la gestion des affaires de l’Etat, comme l’opportunité à entretenir pour s’accaparer de nos ressources naturelles.

La Guinée mérite mieux que cette ridicule pièce de théâtre, où chacun joue une partition de bas étage en espérant pouvoir tirer son épingle du jeu, soit en conservant ou en acquérant des privilèges économiques et statutaires, soit en obtenant de la junte des faveurs politiques pour les échéances électorales futures.

Si, après plus de deux (2) ans d’exception sous le CNRD avec le cumul de toutes les dérives susmentionnées, les entités de la société civile (OSC/ONG, Syndicats, média, religieux…) et les acteurs politiques ne se sont toujours pas rendus compte du pourrissement sans précédent de la situation économique, sociale et politique du pays pour revoir les prétentions et les hésitations, afin de mobiliser les Guinéens dans leur diversité vers une délivrance nationale.

Il va de leur responsabilité d’être comptables de tout ce qui adviendra comme crise humanitaire et économique dans le pays, en n’engageant pas des actions ayant des chances d’aboutir à la place des épouvantails sans lendemain meilleur pour le bien-être collectif et individuel des Guinéens.

A chacun sa conscience, pour une auto évaluation afin d’adopter des attitudes et s’organiser pour des actions menant à la libération du pays de ses propres enfants, vers le bonheur infini que la nature nous a mis à portée de main.

Abdoul Sacko
Acteur de la Société Civile
Pour une Guinée des valeurs, de la justice et du progrès continu