Avec la montée grandissante des coups d’Etat dans la sous-région ( la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Mali) et la Centrale Afrique ( le Gabon), dernières années, le président du Sénégal, Macky Sall s’est exprimé sur la recrudescence des putschs en Afrique. Dans une interview accordée à nos confrères du journal Jeune Afrique, il tire à boulet rouge aux militaires qui prennent le pouvoir à travers les armes.

Pour le président Sénégalais qui quittera le pouvoir dans les prochains mois à la suite de son deuxième et dernier mandat à la tête du Sénégal. Il reconnaît qu’au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, l’ordre constitutionnel a été très souvent interrompu.

« Dans tous les pays que vous citez, il y a eu régulièrement des interruptions de l’ordre constitutionnel depuis les indépendances. À chaque fois, on dit : « Il faut aller immédiatement aux élections », mais ce n’est visiblement pas la solution. Si on est militaire et qu’on veut exercer le pouvoir, on démissionne, on change de costume, et on tente de convaincre les électeurs On l’a vu au Mali, avec Ibrahim Boubacar Keïta, ou au Burkina, avec Roch Marc Christian Kaboré, tous deux élus après des processus de transition post-putsch. Aucun n’a pu terminer son mandat. Au Niger, le président Mohamed Bazoum aussi a été élu après Mahamadou Issoufou, qui a quand même pu, lui, aller au terme de ses deux mandats. Je me souviens d’ailleurs d’une discussion avec ce dernier, qui craignait en permanence un coup de force », a-t-il fait savoir Macky Sall.

À en croire le dirigeant Sénégalais, il faut penser à la modernisation de nos armées pour éviter les militaires prennent le pouvoir par la force.

« La crise du terrorisme, qui frappe durement les pays du Sahel, est pour beaucoup dans cette instabilité. Quand des militaires meurent au front, on a tôt fait d’accuser le pouvoir en place d’être faible ou de ne pas donner assez de moyens aux soldats. Les gens pensent parfois que la voie militaire est la mieux indiquée parce que, quand règne une impression de chaos, la force la mieux organisée, c’est encore l’armée. Ces coups d’État donnent parfois l’impression de recueillir l’assentiment de la population… Ce n’est pas parce que des foules vous acclament dans les rues de la capitale que vous êtes réellement populaire. Les présidents déchus aussi avaient des partisans qui les applaudissaient dans leurs meetings. Ce n’est pas un critère objectif »,  a-t-il souligné.

Pour éviter la répétition des coups de force en Afrique ou en Afrique de l’Ouest, Macky Sall estime que « d’abord, il ne faut pas que les acteurs politiques eux-mêmes poussent les militaires à prendre le pouvoir en imaginant tirer les marrons du feu – cela arrive, hélas. Ensuite, dans les armées, il devrait y avoir une doctrine intangible : quand on s’engage, on doit accepter de servir sa patrie et refuser d’exercer le pouvoir politique. Si on veut l’exercer, on démissionne, on change de costume, et on tente de convaincre les électeurs. Le pouvoir ne peut pas être conquis par les armes »., a-t-il indiqué.

Il faut rappeler que depuis plusieurs mois, certains états de la sous-région et de l’Afrique Centrale sont à leur tête les hommes en uniforme.

 

Liberationinfo.com