« Le temps le dira » : pour la première fois, Donald Trump a entrouvert vendredi la porte à une défaite face à Joe Biden, conforté de son côté par l’annonce, dix jours après, des derniers résultats de la présidentielle américaine. Le démocrate a gagné en Géorgie, une première depuis 1992, remportant au final 306 grands électeurs, contre 232 au président sortant.
Simple maladresse ou début de résignation ? Pour la première fois, Donald Trump a semblé reconnaître la possibilité d’un changement d’administration aux États-Unis, lors d’une prise de parole à Washington vendredi 13 novembre : « Le temps le dira ». Dix jours après la présidentielle américaine, de nouveaux résultats accordent 306 grands électeurs à Joe Biden, après une victoire en Géorgie, contre 232 pour le président sortant.
« Idéalement, on ne fera pas un confinement. Je ne le ferai pas, cette administration ne fera pas un confinement », a déclaré le président sortant lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche consacrée au vaccin contre le Covid-19, sa première apparition en public depuis le scrutin. « Qui sait ce que sera l’administration (en janvier) ? Le temps nous le dira », a-t-il cependant ajouté.
Donald Trump n’a pas parlé davantage de la présidentielle et a conclu son intervention sans répondre aux questions
Biden remporte la Géorgie et dispose de 306 grands électeurs
Les derniers résultats du scrutin du 3 novembre étaient enfin tombés, quelques heures auparavant, après dix jours d’attente. Selon les projections des grands médias américains, la Géorgie est allée à Joe Biden et la Caroline du Nord à Donald Trump.
Selon les projections de l’institut Edison Research, qui travaille pour les grands réseaux de télévision américains, Joe Biden a remporté l’élection présidentielle avec 306 grands électeurs contre 232 à son adversaire républicain. Ironie du sort, il s’agit du score inversé de la victoire du milliardaire républicain face à Hillary Clinton en 2016 – il avait alors parlé d’un « raz-de-marée ».
Un recomptage des votes doit toutefois avoir lieu en Géorgie, où l’écart est très faible entre les deux candidats. Son issue ne changera rien au résultat final : Joe Biden dispose, quoi qu’il arrive dans cet État, des 270 grands électeurs nécessaires pour accéder à la Maison Blanche.
Trump à une manifestation à Washington ?
Donald Trump avait encore affirmé vendredi matin être le vainqueur de la présidentielle. « Une élection truquée ! », avait-il tweeté, poursuivant sa remise en cause des résultats, un fait sans précédent dans l’histoire politique américaine.
Parmi les plus radicaux partisans du président, certains ont prévu de manifester samedi 14 novembre à Washington en soutien aux tentatives du milliardaire de « défendre l’élection » devant les tribunaux… même si le camp Trump est dans l’incapacité de produire un seul élément concret prouvant l’existence d’une fraude électorale à grande échelle.
Donald Trump a écrit dans un tweet envisager de se rendre à cette manifestation : « Cela fait chaud au cœur de voir tout cet énorme soutien, surtout ces rassemblements spontanés qui fleurissent à travers le pays, dont un grand samedi à (Washington) DC. Je pourrais même essayer de passer dire bonjour ».
Comme dans une réalité parallèle, ses ministres et conseillers les plus fidèles assurent aussi préparer le terrain à « un second mandat Trump ». « Je pense que le président va participer à sa propre inauguration » en janvier, a assuré sur Fox News la porte-parole de la Maison Blanche, Kayleigh McEnany.
La Géorgie vote démocrate, une première depuis 1992
Félicité par la Chine pour sa victoire, Joe Biden aura réussi, si les résultats se confirment à l’issue du recomptage, à faire basculer la Géorgie dans le camp démocrate pour la première fois depuis 1992.
L’Arizona, où il a également été donné vainqueur jeudi 12 novembre à l’issue d’une longue attente, causée notamment par le recours massif au vote par correspondance, n’avait lui plus voté pour un candidat démocrate à la Maison Blanche depuis Bill Clinton en 1996.
Le président-élu Joe Biden a fait de la pandémie la priorité numéro un de son futur mandat. Il a dévoilé cette semaine le nom des membres de la cellule de crise consacrée à œuvrer sur le sujet, dès son entrée à la Maison Blanche, prévue le 20 janvier.
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L’élection « la plus sûre de l’histoire des États-Unis »
L’urgence sanitaire, avec désormais plus de 100 000 nouvelles contaminations quotidiennes en moyenne, nécessite d’accélérer la procédure de transition présidentielle, affirment les démocrates.
Seule une poignée d’élus républicains du Congrès ont reconnu jusqu’ici la victoire de Joe Biden. Des agences fédérales en charge de la sécurité des élections ont assuré que celle du 3 novembre avait été « la plus sûre de l’histoire des États-Unis ».
Avec AFP et Reuters