A la tête du Sénégal depuis 2012, le président Macky Sall n’écarte pas l’option de se lancer dans la course pour à un troisième mandat. Dans un entretien accordé à notre consœur Charlotte Lalanne du journal français L’Express, il a assuré que sur le plan juridique, le débat a été tranché.
‘’Serez-vous candidat à votre succession en février 2024 ?’’, lui demande à la journaliste. ‘’Cette question m’a été posée des dizaines de fois’’, retorque le dirigeant sénégalais qui précise que dans son camp, ‘’les gens se sont déjà positionnés pour m’investir comme candidat. Je n‘ai pas encore apporté ma réponse. J’ai un agenda, un travail à faire’’.
Le moment venu, souligne-t-il, ‘’je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise’’.
D’ici là, dit-il à qui veut l’entendre, sur le plan juridique, ‘’le débat est tranché depuis longtemps. J’ai été élu en 2012 pour un mandat de sept ans. En 2016, j’ai proposé le passage au quinquennat et suggéré d’appliquer cette réduction à mon mandat en cours’’.
Avant de soumettre ce choix au référendum, renchéri Macky Sall, ‘’nous avons consulté le Conseil constitutionnel. Ce dernier a estimé que mon premier mandat était intangible et donc qu’il était hors de portée de la réforme. La question juridique est donc réglée. Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets’’.
‘’Dans votre autobiographie publiée avant la présidentielle de 2019, Le Sénégal au cœur, vous affirmiez briguer votre ‘deuxième et dernier mandat’. Direz-vous comme votre prédécesseur Abdoulaye Wade, en 2012 : ‘Ma waxoon waxeet’ (Je l’ai dit, je me dédis) ?’’, relance Charlotte Lalanne.
‘’Je ne me dédis pas. J’ai donné une opinion qui correspondait à ma conviction du moment’’, souligne le président sénégalais, précisant que ‘’celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position. Nous sommes en politique. Mais pour l’instant, je n’ai pas déclaré ma candidature. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit’’.
Et quand elle lui fait remarquer qu’il se murmure que son homologue Emmanuel Macron a tenté de le dissuader de briguer un troisième mandat, le président Sall répond que ‘’je ne vais pas faire état de mes conversations avec le président français devant la presse. Nous avons des discussions sur différents sujets, y compris celui-là. Il est libre d’avoir son opinion, d’exprimer des désirs, de faire part de sa volonté et, même, de prodiguer des conseils. Moi aussi, j’ai un point de vue personnel sur la politique qu’il mène’’.
Pathé BAH