𝗠𝗲𝘀𝗱𝗮𝗺𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗠𝗲𝘀𝘀𝗶𝗲𝘂𝗿𝘀, 𝗖𝗵𝗲𝗿𝘀 𝗶𝗻𝘃𝗶𝘁𝗲́𝘀.
• 𝗘𝗻 𝘃𝗼𝘀 𝗿𝗮𝗻𝗴𝘀, 𝗾𝘂𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́𝘀 𝗲𝘁 𝘁𝗶𝘁𝗿𝗲𝘀,
• 𝗧𝗼𝘂𝘁 𝗽𝗿𝗼𝘁𝗼𝗰𝗼𝗹𝗲 𝗼𝗯𝘀𝗲𝗿𝘃𝗲́.
Je voudrais d’abord vous remercier très chaleureusement d’avoir répondu à mon appel, celui de la Nation et de l’État ; ce qui témoigne de l’intérêt certain que nous portons tous à l’égard de notre pays dont nous avons la responsabilité de chérir, de défendre et de maintenir dans la paix et la prospérité pour les générations actuelles et futures.
𝗠𝗲𝘀 𝗰𝗵𝗲𝗿𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗮𝘁𝗿𝗶𝗼𝘁𝗲𝘀,
La Guinée est le fruit de son histoire.
Dans le processus de construction des États-Nations, aucun pays n’a connu une trajectoire linéaire.
Ainsi, à l’instar des autres Nations, la Guinée a aussi son passé. Lequel a été une source de gloire à bien des égards et, par endroit, des moments de douleur, de difficultés et d’hésitation.
Après toutes ces années où des violences de toutes sortes se sont abattues sur nous, à partir de ce 22 mars, nous chercherons, du tréfonds de nos âmes, la force qui nous permettra de nous regarder en face, bien en face, pour dire ce que nous nous sommes infligés. Nous nous sommes assez regardés en ennemis.
Trop de défiance. Remontant mille et une souffrance. Trop de méfiance. Enfantant des rigoles de larmes passées sous silence.
𝗠𝗲𝘀 𝗰𝗵𝗲𝗿𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗮𝘁𝗿𝗶𝗼𝘁𝗲𝘀,
Durant toutes ces décennies, nous n’avons pas cessé de nous faire du mal. Des soleils pâles ont succédé des nuits sans étoiles. Il est temps de s’arrêter, un instant, et de purifier notre ciel. Il y a tant de beauté à y inscrire. Et vous êtes, NOUS sommes les dépositaires de cette lumière léguée par nos ancêtres, qu’il faut préserver. C’est vers ceux-ci que je tends, chaque jour, mes modestes mains, afin de recueillir leurs bénédictions, pour avoir la force et l’humilité de vous servir, dans l’unité.
L’unité de notre pays est la pierre de mon action. Je vous l’ai dit le 05 septembre 2021.
Je vous ai fait la promesse de porter, à bout de bras, cette volonté, NOTRE volonté, NOTRE aspiration de Pardon et de Rassemblement. Se rassembler pour avancer.
Se retrouver pour pleurer, ensemble, parce que nos larmes sont communes, parce que nos blessures sont communes, nos colères tout aussi communes.
𝗠𝗲𝘀 𝗰𝗵𝗲𝗿𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗮𝘁𝗿𝗶𝗼𝘁𝗲𝘀,
𝗠𝗲𝘀 𝗰𝗵𝗲𝗿𝘀 𝗳𝗿𝗲̀𝗿𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝘀œ𝘂𝗿𝘀,
A y regarder de près notre société, il est facile de constater que quelque chose ne fonctionne pas normalement. Aujourd’hui, c’est une évidence de relever que notre vivre-ensemble est fortement entamé. Le tissu social fragilisé. Les causes de cet état de fait sont multiples et complexes.
Cependant, un effort de situer les responsabilités s’impose enfin à nous tous. Partant de ce constat, j’ai tenu à l’organisation de ces Assises nationales dénommées 𝐉𝐨𝐮𝐫𝐧𝐞́𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐕𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐏𝐚𝐫𝐝𝐨𝐧 pour ainsi donner une occasion historique et unique aux Guinéens de se regarder en face, les yeux dans les yeux, et de se parler franchement, à cœur ouvert.
C’est à nous et à nous seuls que revient une telle initiative. Je suis convaincu, chers compatriotes, que personne ne le fera à notre place.
La réussite de cette épreuve importante de la vie de notre nation passera par une prise de conscience collective, un sens élevé de la responsabilité, un grand courage, un souci de vérité, la capacité d’écoute, d’accepter et de pardonner. C’est maintenant ou jamais que nos cœurs et nos esprits doivent se libérer.
Ici, l’enjeu est comment assumer notre histoire dans toute sa grandeur et sa facette la moins lumineuse, pour avancer. Nous le devons aux générations futures. Je compte sur le patriotisme et le volontarisme de toutes les parties prenantes, pour y arriver tous ensemble.
Les Assises nationales sont au-dessus de toutes les considérations politiques, ethniques et religieuses de notre nation.
Elles faciliteront sans doute le vivre ensemble auquel nous aspirons. J’en appelle à l’implication des acteurs politiques, culturels, religieux et socio-professionnels pour conférer à cet évènement toute la réussite qu’il mérite.
𝗠𝗲𝘀 𝗰𝗵𝗲𝗿𝘀 𝗳𝗿𝗲̀𝗿𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝘀œ𝘂𝗿𝘀,
Nous sommes chevillés les uns aux autres. Nous ne pourrons pas faire l’économie de marcher en cadence, droits dans nos bottes, si nous voulons remporter la victoire. Aucun Guinéen autre.
C’est pourquoi, il est de notre devoir, à tous, de dépasser nos ressentiments, de taire nos rancœurs. Chacun de nous, ici, dans ce pays, a subi une brutalité. Les plaies sont là, béantes. Il est temps qu’on les nettoie, qu’on y apporte les pansements. Pour qu’on guérisse. Évidemment, des cicatrices resteront. Elles seront les témoins de nos folies passées, pour que celles-ci ne se répètent plus. Mais, elles seront surtout l’expression la plus nette de nos pardons respectifs.
Pour la patrie, nous devons tous consentir des sacrifices et c’est à ce prix que nous irons de l’avant.
Comme je l’ai dit à l’occasion de mon adresse à la nation du 31 Décembre 2021, ma détermination à servir la nation est totale et je ne reculerai pas.
Un de mes combats à la tête de notre pays, est d’offrir à ses prochains dirigeants, une nation rassemblée, unie, forte et prospère. Un Etat où le vivre ensemble ne sera plus un rêve. Je rêve d’une Guinée tout court comme du temps de nos pères et grands-pères. Donnons-nous cette chance.
𝗠𝗲𝘀 𝗰𝗵𝗲𝗿𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗮𝘁𝗿𝗶𝗼𝘁𝗲𝘀,
𝗠𝗲𝘀 𝗰𝗵𝗲𝗿𝘀 𝗳𝗿𝗲̀𝗿𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝘀œ𝘂𝗿𝘀,
Vous dont les corps, les cœurs et les âmes ont subi tant de violences gratuites ; vous dont les maisons ont résonné de tant de deuils injustes ; vous dont les quartiers ont souvent retenti de la glaçante indifférence ; vous, sœurs et frères, mères et pères, tantes et oncles de destinées partagées ; du haut de cette tribune, je demande à chacun d’écouter le mal de son voisin, de s’ouvrir à soi-même, et aux autres, dans la transparence et la vérité.
La vérité. Oui, la vérité. Celle qui donne tout leur sens à ces Assises Nationales. La vérité. Celle qui précède toute entreprise de réconciliation. La vérité. Celle qui est synonyme de repentir et de reconnaissance de nos torts. C’est elle, cette vérité-là, après tellement d’affrontements et de luttes stériles, c’est elle qui dicte mes décisions. Comme celle qui nous réunit à l’occasion de nos assises. C’est cette vérité-là qui nous demande : Et si on s’écoutait maintenant ? Et si on se parlait à présent ?
Ces journées de Pardon et Vérité s’étaleront sur six (6) semaines. J’ai instruit le 𝐏𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐌𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 de mettre en place un 𝐂𝐨𝐦𝐢𝐭𝐞́ 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐝𝐞𝐬 𝐀𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬, pour coordonner l’ensemble des activités durant cette période.
De ce 22 mars au 29 avril, je n’ai pas de doute qu’on s’écoutera, et qu’on se parlera. On s’exprimera. Parce qu’il est venu le temps des paroles patriotiques, libératrices, réparatrices, des discussions apolitiques et émancipatrices. Nous nous parlerons, en toute fraternité. Nous en sortirons grandis, unis, forts, plus rassemblés et prêts à relever 𝗘𝗡𝗦𝗘𝗠𝗕𝗟𝗘, tous les défis du développement et de prospérité de notre chère patrie.
Souhaitons-nous les uns et les autres de belles assises, porteuses d’une paix durable, féconde d’amour dans nos cœurs et dans nos âmes !
Par ces mots, je déclare solennellement ouvertes les 𝐉𝐨𝐮𝐫𝐧𝐞́𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐕𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐏𝐚𝐫𝐝𝐨𝐧.
𝐕𝐢𝐯𝐞 𝐥𝐚 𝐑𝐞́𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞 !
𝐕𝐢𝐯𝐞 𝐥𝐚 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞 !
𝐐𝐮𝐞 𝐃𝐢𝐞𝐮 𝐛𝐞́𝐧𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧𝐧𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞𝐧𝐬 !