Le dimanche 7 novembre, les chefs d’Etats Cédéao se réuniront en sommet extraordinaire pour statuer sur le Mali et la Guinée, deux pays qui sont en bras fer avec l’organisation communautaire. Sur quoi ce sommet peut-il déboucher ?
Après la visite du Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Président ghanéen Nana Akufo-Addo mi-octobre à Bamako où il a rencontré les autorités de la transition, une mission de l’organisation sous-régionale a séjourné en Guinée le vendredi dernier pour contacter l’évolution de la transition. Dès le retour de la délégation, les autorités ghanéennes, qui assurent la présidence tournante de la Cédéao ont multiplié les consultations auprès des chefs d’Etat pour caler un sommet pour faire le point des différentes délégations qui se sont rendus au Mali et en Guinée. Et c’est le dimanche 7 novembre que les chefs d’Etat ouest-africains ont choisi pour se réunir en sommet extraordinaire à Accra au Ghana pour statuer sur l’évolution de la transition dans ces deux pays.
Toute l’énigme réside aux conclusions futures de ce sommet. Si les relations entre Conakry et la Cédéao semblent s’être quelque peu pacifiées avec la nomination d’un Premier ministre civil et la mise en place de quelques membres du gouvernement par décret pris par le Président de la Transition Mamady Doumbouya, la Cédéao reste sur sa faim. Depuis plus de huit semaines après le coup de force, les Guinéens n’ont toujours pas une équipe gouvernementale au complet et ne connaissent pas la durée de leur transition. Au Mali, les relations entre Bamako et les responsables de la Cédéao se dégradent de jour en jour. On assiste à un bras de fer depuis que les autorités maliennes ont affiché leur volonté d’aller au-delà des 18 mois convenus. Le gouvernement a décidé d’aller aux Assisses nationales que de respecter le chronogramme électoral. Dès lors, l’organisation sous-régionale ne cesse de délivrer un message de fermeté quant au respect strict du calendrier électoral.
Selon plusieurs sources ce dimanche à Accra, les autorités maliennes doivent remettre à la Cédéao un nouveau chronogramme. La question qu’on se pose, ce nouveau chronogramme sera-t-il recevable aux yeux des chefs d’Etat ? Alors que parmi ces chefs d’Etat ouest-africains certains sont divisés sur la question malienne. Il y a ceux qui veulent être souples avec le Mali, mais il y a aussi les faucons qui veulent en découdre en mettant le Mali au pied du mur.
Déjà l’administration Biden envisage d’exclure le Mali de l’Agoa qui est une loi qui régit les relations commerciales entre les pays africains bénéficiaires et les États-Unis dont le but est de soutenir l’économie de ces pays en leur facilitant l’accès au marché américain s’ils suivent les principes de l’économie libérale et de la démocratie.
Ousmane Mahamane