Des bandits ont volé la semaine dernière les passagers d’un bus en Guinée, dont un médecin qui transportait des échantillons d’Ebola. L’annonce vient d’être faite par les autorités sanitaires qui ont peu d’espoir de retrouver les prélèvements.
Le vol a eu lieu la semaine dernière, sans qu’une date exacte ne soit pour l’heure précisée. Des coupeurs de route se sont attaqués à un bus circulant sur la route Kankan-Kissidougou, deux grandes villes du sud-est de la Guinée Conakry. Un des passagers, un médecin, transportait avec lui une glacière contenant des échantillons du virus prélevé de la bouche d’une victime d’Ebola à Kankan, ont annoncé le week end dernier les autorités sanitaires.
« Le vrai risque ici, c’est que d’autres personnes touchent la glacière et qu’elles aient un contact avec le liquide », a souligné le Dr Sekoba Keïta, coordinateur sanitaire de la lutte contre le virus Ebola en Guinée Conakry, estimant néanmoins que le danger de contamination s’amenuisait au bout de six jours.
Pas de risque majeur cependant : le virus peut survivre hors du corps dans des liquides comme le sang pendant quelques jours à température ambiante, voire quelques semaines à 20°C, mais pas en cas d’exposition au soleil, selon les scientifiques.
Les risques de retrouver le contenant sont cependant minces. « Nous sommes persuadés que les bandits ont dû se débarrasser de cette glacière […] et de ne plus pouvoir [la] retrouver », a précisé Fodé Tass Sylla, un porte-parole de la lutte contre Ebola.
Pas un véhicule de la Croix-Rouge
La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a démenti, lundi 24 novembre, les informations selon lesquelles le véhicule lui aurait appartenu, précisant qu’elle ne participait pas « en Guinée au prélèvement d’échantillons sanguins de malades présumés d’Ebola ni au transport de ces échantillons ».
« Le véhicule impliqué dans cet incident était un taxi-bus », a souligné la FICR dans un communiqué. Ce vol intervient alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a annoncé, vendredi à Genève, que 400 motos ont été envoyées dans les zones ravagées par le virus Ebola pour le secours technique et donc pour faciliter l’acheminement des tests vers des laboratoires.
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Interrogé sur l’utilisation d’une voiture ordinaire pour ce transfert, alors que la Guinée a reçu une importante aide internationale pour s’équiper contre l’épidémie, le Dr Keïta a expliqué que 16 véhicules de transport adaptés étaient disponibles dans le pays, mais que « ce cas s’est produit alors que le véhicule sécurisé destiné à Kankan n’était pas encore arrivé ».
L’alerte des autorités sanitaires à la prudence est lancée quelques jours après que François Hollande a annoncé qu’il se rendrait le 28 novembre, à Conakry, où la France est présente dans la lutte contre l’épidémie de fièvre Ebola.
Selon le dernier bilan de l’OMS, le virus a fait 5 420 décès sur un nombre total de 14 413 cas dans le monde. Mi-novembre, on enregistrait en Guinée 1 192 décès sur 1 971 cas. Des chiffres probablement sous-estimés selon de nombreux spécialistes.
Avec AFP