1) Le mercredi 22 mai dernier, en application d’un arrêté deMr le ministre de l’Information et de la Communication, l’ARPT procédait à la fermeture des principales chaînes de Radio et Télévision du pays, suscitant une certaine incompréhension généralisée. Cette situation qui s’est greffée à un environnement socio-politique déjà assez précaireen partie exacerbé par les différentes sorties médiatiquerécentes, souvent incomprises, de Monsieur le Premier Ministrene pouvaient laisser la CPR sans réagir. C’est pourquoi : Relativement au retrait des licences et la cessation conséquente d’activités de certains médias, avec pour corollaire la mise au chômage de beaucoupde nos compatriotes :

• La CPR, tout en regrettant qu’on en arrive à cette décision radicale et assez brutale, notifiée aux médias concernés le 22 mai 2024, salue les efforts du Premier Ministre, Mr BAH Oury, dans son élan de décrispation des rapports entre les autorités de la transition à différents niveaux et les professionnels de la presse en Guinée.

• La CPR accueillfavorablement la création par les associations de presse, le 22 mai 2024, de l’Observatoire Guinéen d’Autorégulation de la Presse (OGAP). Nous considérons que Ceci est le fruit des efforts et de la bonne volonté des uns et des autres à arriver à un équilibre favorable à la fois au plein exercice de la liberté de la presse en Guinée, mais aussi à la préservation de la sécurité nationale et au bon déroulement de cette transition d’une haute importance historique pour la Guinée. C’est sans doute un élément important dans le renfoncement de la responsabilité des journalistes dans l’exercice de leur noble mission.

• La CPR reste convaincue qu’il est possible de surmonter cette autre incompréhension et invite de ce fait le Gouvernement à reconsidérer sa position et à adopter envers les médias dont l’agrément a été retiré la même démarche de conciliation que celle ayant abouti à la création de l’OGAP.

• La CPR croit fermement que l’indépendance et la liberté de la presse sont des fondamentaux indispensables à la fondation d’une démocratie et d’un véritable État de droit en Guinée. De ce fait, ces principes exercés de façon responsable ne devraient pas être en contradiction avec l’effort de refondation des autorités de la transition.

2) Relativement au Programme National deRecensement Administratif à Vocation d’État Civil (PN RAVEC):

• La CPR, tirant les leçons de notre passé politique, réitèrelnécessité absolue d’écarter tous les facteurs susceptibles de semer la méfiance vis-à-vis du nouveau processus électoral en construction en Guinée. Parmi ces facteurs, il y a les précédents fichiers électoraux dont la fiabilité est remise en cause par une très large majorité d’acteurs politiques en Guinée. De ce fait, nous nourrissons l’intime conviction qu’aucun renouveau vertueux ne peut être construit avec ces anciens fichiers électoraux.

• La CPR, fidèle à ses principes de rupture avec les anciennes pratiques, réitère son attachement au process du PN RAVEC. Un fichier électoral dérivé d’un RAVEC bien menésera un facteur capable de ramener la confiance de l’ensemble des parties prenantes vis-à-vis du processus électoral.

• Autant la CPR est attachée au processus du PN RAVEC, autant elle se veut exigeante envers les autorités de la transition vis-à-vis de l’évolution de cette réforme capitale de la transition. De ce fait, nous invitons le Gouvernement à beaucoup plus de transparence par rapport aux ressources mises en œuvre pour l’extraction d’un fichier électoral fiable du RAVEC pour la tenue du référendum constitutionnel d’ici le 31 décembre 2024.

• La CPR invite le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers à adopter une démarche participative incluant la classe politique et société civile guinéenne à chaque étape du processus du RAVEC.

3) Relativement à la question de la durée de la transition :

• La CPR tient au respect de l’Accord entre la Guinée et la CEDEAO sur la durée de la transition. Il est important que le Gouvernement mette tous les efforts en œuvre pour le respect des 24 mois. Cependant, autant la CPR tient au respect des 24 mois, autant nous ne faisons pas de tabou à l’idée d’un glissement. Toutefois, évoquer de manière unilatérale toute idée de glissement du calendrier de retour à l’ordre constitutionnel, revient à justifier le retard volontaire et le manque de visibilité que les acteurs sociaux politiques n’ont cessé de dénoncer, notamment à travers le memo envoyé au président de la transition par la conférence des coalitions et faitières de la société civile en 2023.

• Le Glissement, s’il a lieu, devra être acté à l’issue d’un cadre de dialogue qui aura fait une évaluation des activités réalisées et adopté un nouveau calendrier raisonnable.

• En outre, la CPR invite le Gouvernement encore une fois, non seulement à être transparent sur les ressources mis en œuvre pour l’avancement du RAVEC, mais aussi, à rouvrir le plutôt possible un Cadre de Dialogue Inter-Guinéen sincère et inclusif afin de dégager un consensus national sur la mise en œuvre du PN- RAVEC et l’éventuel glissement du calendrier de la transition.

La CPRsoucieuse de voir la transition se dérouler dans un climat de paix et d’harmonie, invite tous les Guinéens à favoriser l’esprit de dialogue afin que les divergences soient réglées autour de la table. Elle réaffirme son engagement à travailler de concert pour le bien-être de tous les citoyens. Nous invitons tous les partis et organisations intéressés à rejoindre nos efforts pour bâtir une société plus juste, équitable et durable.

Que Dieu bénisse la Guinée!

Conakry le 28 mai 2024

La Coalition Politique pour la Rupture