La vidéo fait le tour de la toile depuis quelques heures. On y voit le ministre de la justice, visiblement très en colère, faire des remontrances au régisseur de la maison centrale où s’est déroulé une évasion dans la matinée du samedi 04 novembre 2023. Le ministre de la justice ne laisse pas de répit à ce dernier, il l’assène de questions et de “sermon”, l’accusant d’avoir laisser entrer des téléphones portables dans ce lieu de détention.

Au dela de vous proposer ci-dessous la vidéo, aconakrylive.com vous a fait une transcription de ce “monologue” entre Alphonse Charles Wright et la garde pénitentiaire. Une échange aux allures réelles de sermon, emprunt de colère et de remontrances. Voici notre transcription.

« Qu’est-ce que je vous ai dit à propos des téléphones ? Les téléphones, nous, nous avons dit de ne pas les accepter, de fouiller, c’est vous qui fouillez. Ça veut dire que si on réussit à faire entrer des téléphones portables ici, votre raison ici c’est quoi ? Tout le monde s’est impliqué. Il faut donc que je quitte mon bureau pour venir m’arrêter ici ? Je vous ai dit quoi à propos des téléphones portables ? Qu’est-ce que moi, je vous ai dit ? », interroge incessamment Charles Wright. Le régisseur répond d’un ton froid « vous avez dit de ne pas accepter, de fouiller », degaine dans un premier temps.

Charles Wright de plursuivre, “avec un téléphone portable, à partir d’ici, je peux commanditer tout ce que je veux dans ce pays. Parce que les téléphones portables, c’est un moyen de communication et d’action. Si on met quelqu’un en prison, c’est pour ne pas qu’il soit d’abord en contact avec ses co-auteurs, c’est pour ça qu’on les prédit. S’il peut être avec le téléphone, sa raison d’être n’est pas là. Vous ne pouvez pas me justifier le pourquoi il peut être là, 5 téléphones portables devant lui. Où es-tu, régisseur adjoint ? Où vous êtes dans tout ça ? Ou bien moi je dois quitter encore mon bureau tous les matins, que je viens ici », charge à nouveau le ministre de la justice.

Alphonse Charles Wright fait savoir ensuite, « je descends de l’aéroport comme ça, je ne suis même pas rentré chez moi. Parce que vous n’êtes pas conscients de ça. Ce monsieur qui est là-bas (Mamadi Doumbouya – ndlr), il est parti vers la mort. Mais quand on dit « refondation », il ne le fait pas pour lui-même, mais pour nous tous. Les grades, combien d’années vous êtes dans ça ? Qui est venu vous donner ça ? C’est ce monsieur-là. Dans la vie, il faut savoir quand même faire des récompenses, mais aussi des sacrifices. Vous avez été récompensés de tous vos efforts, mais vous en contrepartie, vous avez donné quoi ? Les téléphones portables passent ici comme si nous étions au marché. Et finalement, maintenant, on dit « Oui, monsieur le ministre, est difficile ». Il est difficile. Il (Mamadi Doumbouya – ndlr) a tout fait pour vous ici.

Plus loin, le garde des sceaux, toujours dans son monologue, ajoute que « quand je ne suis pas au pays, on pagaille. Je vous ai dit tous les jours, j’appelle tous les jours, c’est comme si je m’inquiétais tous les jours. Tous les jours, je suis le ministre qui est chaque fois sur le terrain, tous les jours. Vous avez fait ce que vous avez voulu faire. Dieu a son propre plan, son propre calendrier, on est là... », menace-t-il.

Il conclut en disant « la mort, c’est une seule fois. Je n’ai pas besoin de ça. Vos éléments d’agissement me prouvent en suffisance que je n’ai plus confiance en chacun de vous ici. C’est terminé, c’est fini. Pas de confiance, là c’est entre nous. Les téléphones portables, les gens ils sont avec ça. Je viens, j’étais à l’extérieur, je vous ai pas dit il y a des téléphones portables de service ou des gens. Quand j’étais à l’étranger, je lui dis « Vas voir, quelqu’un a un téléphone là-bas ». Est-ce que c’est moi qui dois veiller sur ça ? Pourtant comment on a fait ? On a tout fait ».

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