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Qui a pillé les biens de la société Doko Gold Mining ?

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Le flou qui entoure les raisons qui ont poussé au pillage des biens installés sur le permis d’exploitation de la société Doko Gold Mining SA (DGM SA) a provoqué la réaction du ministère des Mines.

La mission du ministère, dépêchée sur place, recommande une enquête plus poussée, selon les informations parvenues à WESTAF MINING.

Doko, une sous-préfecture de Siguiri, située à l’extrême Est de la Guinée, à environ 820 km de Conakry, est connue pour son potentiel aurifère.

La société DGM SA est une société anonyme mise sur pied par des Guinéens (10% du capital) avec l’appui de partenaires russes (90% du capital).

Selon nos informations, suite à une requête de partenaires guinéens, le permis de recherche, obtenu en 2013 dans le cadre d’un projet d’extraction semi-industrielle d’or dans cette localité du pays, a été appuyé par Dr Venant Ruveli, un homme d’affaires qui avait ses entrées en Russie où il a étudié et enseigné dans des universités.

Suite à ces démarches, les promoteurs de DGM SA vont parvenir à convaincre un magnat russe, l’ex-patron de Gazprom, à investir au moins 10 millions de dollars USD dans le projet.

Un permis d’exploitation d’une surface de 10km2 sera octroyé par le ministère des Mines en juillet 2016, après que les associés aient déposé toutes les pièces indiquant le caractère sérieux de leur entreprise.

Ces fonds (les 10 millions USD) vont, entre autres, être utilisés pour acheter le matériel nécessaire au montage d’une usine pouvant permettre d’entamer l’exploitation semi-industrielle d’or, en aménageant tous les ouvrages nécessaires à son fonctionnement normal. Dans ce cadre, au moins 12 conteneurs de matériels ont été convoyés sur site.

Mais l’histoire va finalement tourner en eau de boudin avec des conflits internes à la société et des confusions qui, selon nos sources, ont été créés de toutes pièces par certaines personnes qui gravitaient autour de l’exploitation.

Dans ce méli-mélo, la laverie d’une valeur de 03 millions de dollars USD a été emportée de force, comme l’indiquent plusieurs documents parvenus à WESTAF MINING.

D’autres biens appartenant à la société ont également été pillés sans qu’on ne puisse déterminer exactement leur destination finale.

A ces problèmes qui ont fini par décourager les investisseurs russes, se sont ajoutés le fait que le permis d’exploitation semi-industrielle accordé à DGM SA a expiré en juillet 2021.

Or, une société australienne se trouverait dans les startingblocks pour s’installer sur une partie du permis initialement accordé à DGM SA, même si elle a eu maille à partir avec les villageois…

Dans une lettre vue, par WESTAF MINING, des membres de la communauté de Doko, ont pris fait et cause pour les Russes qui y ont construit une mosquée et aménagé plusieurs forages en faveur de populations.

Le rapport d’huissier, dressant un inventaire du reste des biens de DGM SA délabrés et abandonnés sur place, présente une situation catastrophique de l’état des installations aménagées par DGM SA. Aux dernières nouvelles, les partenaires russes auraient plié bagages.

La mission envoyée par le ministère des Mines, a dans son rapport daté d’août 2021, recommandé une « sécurisation des deux clôtures, notamment celle de la base vie et du garage pour sauvegarder les bâtiments, les tôles et les murs existants ».

Le même rapport conseille « d’intenter une procédure d’enquête auprès des créanciers de Doko Gold Mining pour connaître la destination des biens dilapidés » (sic !).

Pour conclure, le rapport souhaite que le ministère intente « une procédure d’enquête auprès des anciens travailleurs de Doko Gold Mining qui se sont accaparés des biens de grandes valeurs (véhicules) sans une procédure judiciaire ».

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NB : Contacté par WESTAF MINING, un des ex-partenaires de l’entreprise a néanmoins déclaré avoir respecté la procédure légale avant de procéder à des saisies de quelques biens de l’entreprise.

Westaf Mining