Le projet Pegasus, ce gigantesque scandale d’espionnage révélé lundi après des mois d’enquête, a provoqué indignation, critiques et tensions diplomatiques dans le monde. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été espionnées par un puissant logiciel commercialisé par une société privée israélienne. Un logiciel utilisé par pas moins de 20 pays, dans l’écrasante majorité des régimes autoritaires, pour traquer, surveiller et collecter les données de leurs opposants politiques. L’ampleur de l’affaire a suscité de nombreuses réactions et des dépôts de plaintes.
En France, sous le choc, certains médias se sont indignés et appelé les autorités à se saisir de l’affaire, d’autres commeLe Canard enchaînéet le site d’information Mediapart ont choisi de déposer plainte après les révélations d’espionnage de certains de leurs journalistes par les services marocains.
L’enquête a permis de démontrer qu’au moins 180 journalistes ont été victimes de techno-surveillance en Inde, au Mexique, au Rwanda, mais aussi en Hongrie, seul pays européen de la liste. Mise en cause, Budapest et Rabat ont catégoriquement démenti avoir utilisé ce logiciel espion.
Parmi les 50 000 numéros visés on retrouve également de nombreux hommes et femmes politiques. Dernière révélation en date, le Liban, où le président, le Premier ministre, des chefs de partis libanais, mais aussi des cadres du Hezbollah ont été la cible du logiciel espion sur demande de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Cette nouvelle révélation parmi tant d’autres entraînera-t-elle des actions fortes ? À l’heure actuelle, en dehors duMarocet de la Hongrie, aucun État ne s’est exprimé publiquement sur l’affaire.
RFI