Touché par balle samedi dernier, les collègues de Alseny Keita de l’hôpital régional de Conakry demande justice. Ce jeune médecin a été atteint par balle au niveau du pont 8 novembre samedi dernier, en marge de la tentative d’évasion du capitaine Dadis et compagnie.

Ses collègues de l’hôpital régional de Conakry, sis à Enta dans la commune de Matoto, à leur tête la section syndicale de la structure, fustigent le comportement des agents qui ont tiré sur l’ambulance à bord de laquelle il était en compagnie d’un patient. Ces médecins qui ont bénéficié du soutien de la fédération syndicale des professionnels de la santé demandent justice pour leur collègue et les autres victimes.

« Justice pour Alseny Keita. Plus jamais ça », c’est avec ces slogans que les médecins de l’hôpital régional de Conakry se sont mobilisés ce lundi devant le service des urgences au sein duquel la victime travaillait.

Alseny Keita a été touché par balle aux environs du Pont 8 novembre, alors qu’il accompagnait un patient à Ignace Deen. Cependant l’ambulancier ne s’en rendu compte qu’à l’hôpital Donka après avoir rebroussé chemin quand la fille du patient a reçu la balle.

« Quand j’ai trouvé que tout est barricadé, j’ai fait marche arrière. C’est en ce moment j’ai entendu plusieurs fois le mot feu. Ils tiraient. C’est comme ça que j’ai continué à Donka. Quand on est arrivé là-bas, j’ai sollicité de l’aide en disant que la fille était touchée par balle. Quand on l’a fait entrer aux urgences, aussitôt elle est décédée. Lorsque je suis allé demander à Alseny de m’aider à descendre le patient, j’ai trouvé qu’il est mort et les traces de balles sur sa tête », a relaté Ibrahima Sory Keita.

Le secrétaire général de la section syndicale de l’hôpital régional de Conakry appelle ses collègues à se lever contre la mort de Alseny Keita. Pour Dr Saikou Yaya Diakité, c’est inconcevable de tirer sur une ambulance, même en période de guerre. « Une ambulance est un véhicule sécurisé. Dans les conventions de Genève avec le droit international humanitaire, on protège les ambulances, le personnel et les établissements de soins. Alors si on ne se lève pas maintenant, tel qu’ils ont tiré sur l’ambulance, un jour, ils viendront nous prendre dans les hôpitaux. Ça veut dire qu’on aura plus raison d’exister », a indiqué le médecin syndicaliste.

Le personnel de l’hôpital régional de Conakry a bénéficié du soutien de la fédération syndicale des professionnels de la santé. Après avoir évoqué les cas de Labé et Ratoma où des ambulances ont été attaquées, sa secrétaire générale a demandé justice pour cette nouvelle victime.  « Ce que nous demandons camarade, c’est qu’il n’y ait plus jamais ça en Guinée. Des hommes en uniformes mal formés qui s’adonnent à de telles pratiques doivent être mis hors d’état de nuire. C’est pour cela que nous allons demander haut et fort que justice soit rendue et que l’auteur soit puni à la hauteur de sa forfaiture », a sollicité Sophie Daniel Kourouma.

Cet appel sera réitéré jeudi prochain à la bourse du travail où une assemblée générale des professionnels de la santé sera organisée, a ajouté la syndicaliste. Tous les médecins sont invités à arborer ce jour le brassard noir pour davantage dénoncer la mort de leur collègue dont le corps est pour le moment entre les mains des autorités.

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