Il vient de se passer quelque chose d’extraordinaire. En tout cas, c’est loin d’un fait ordinaire dans l’histoire de la Guinée. Il n’est pas non plus anodin.
Cette décision du très bouillant Premier Ministre qui suspend le Ministre des infrastructures et six autres collaborateurs de ce dernier, pour des soupçons de corruption, est rare. Elle est à la limite unique.
L’effet surprise est donc trop grand. Tant mieux si ces personnalités citées dans ce dossier ont échappé au tragique destin subi par les premiers cadres cités dans pareille situation, mais qui, eux, ont eu la malchance d’être limogés et leurs dossiers aussitôt renvoyés devant la justice pour des fins de poursuites.
Le Colonel-Président n’a pas changé, il a juste mis un bémol dans sa réaction qui était jugée trop émotive.
Il est évident que le sourire extatique de l’homme du 05 septembre et son humilité qui nous est décrite par ces quelques privilégiés reçus au palais, tranchent avec l’intransigeance avec laquelle il veille à faire appliquer ses principes.
Indépendamment des avis invariablement caustiques de ses nombreux procureurs des procès sur l’exercice du pouvoir par les militaires, Il y a bien des choses à saluer dans la lutte contre la corruption.
Il faut reconnaitre que les actes de cette nature paraissent indéniablement dissuasifs.
Le colonel-Président est sans état d’âme. Cela est une réalité. Il semble être aussi déterminé à faire regretter aux corrompus, l’air confortables dans un matelas dodu, leurs forfaitures. Des pratiques rétrogrades, qui étaient, pourtant, hélas, la norme dans la gestion de la chose publique.
La mise en œuvre de cette priorité, qui n’est forcément pas celle d’un pouvoir putatif, celui de la transition, présente un double visage.
Ceux qui s’imaginent un destin présidentiel ou qui ne se reconnaissent pas en cette gestion de la transition, symbolisent cette réalité. C’est du moins ce qui est sur toutes les lèvres.
A cela, peut-on entendre aussi dans les mêmes commentaires, s’ajoute cette autre catégorie de personnalités dont le crime de corruption n’est certes pas clairement et indiscutablement établi, mais qui auraient eu la malchance d’avoir eu une proximité avec le Président déchu.
On peut même subodorer dans certains cas, à cause de la légèreté de l’accusation, un parfum de règlement de comptes colorié de vengeance, de la part des dirigeants qui auraient eu, par le passé, ça grommelle, mieux, ça se raconte, des relations de collaboration difficiles avec leurs proies.
Il est à alors à craindre, si tout cela est loin d’une anecdote, des agissements similaires quand la roue va tourner à nouveau.
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