Prince Johnson, l’ancien chef de guerre du Liberia et devenu sénateur en 2006, a été nommé mardi 18 mai à la présidence de la commission de la Défense du Sénat. Une nomination qui a fait réagir la diplomatie américaine le lendemain, alors que le débat sur la création d’un tribunal spécial pour juger les crimes commis lors des guerres civiles est régulièrement réactivé.

Dans un communiqué aux termes forts, l’ambassade américaine au Liberia « condamne fermement » cette nomination de Prince Johnson qui « sème le doute quant au sérieux du Sénat et à sa capacité à gérer les questions de défense et de sécurité ». Le communiqué rappelle que les graves violations des droits de l’homme commises par Prince Johnson durant la guerre civile sont largement documentées. Ils dénoncent aussi ses efforts continus pour ne pas avoir à rendre de comptes, ainsi qu’à s’enrichir et à semer la division.

Prince Johnson, élu sénateur en 2006, âgé aujourd’hui de 68 ans, est l’une des figures de la première guerre du Liberia. Il est notamment connu pour une vidéo dans laquelle il apparait assis derrière un bureau, des cannettes de bières posées devant lui alors que ses hommes torturent à mort le président Samuel Doe en 1990.

Le gouvernement américain se dit fier du partenariat de long terme entretenu avec le ministère libérien de la Défense, mais prévient : il ne pourra y avoir de relation avec Prince Johnson. Si quelques affaires de crimes de guerre concernant le Liberia ont été instruites à l’étranger, aucun tribunal n’a été mis en place jusqu’à dans le pays pour juger les crimes commis durant les deux guerres civiles.

RFI