L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté par la CPI de crimes contre l’humanité, s’est inscrit mardi sur la liste électorale dont il avait été radié en 2020 en raison d’une condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire, a annoncé son porte-parole.
Laurent Gbagbo « a été inscrit ce jour sur la liste électorale » et « à cette occasion, il a lancé un appel à l’ensemble de la population ivoirienne afin qu’elle s’enrôle massivement pour prendre une part active à la vie de la nation », indique un communiqué de Justin Katinan Koné, porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) créé par l’ancien président.
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M. Gbagbo s’est inscrit sur la liste dans une école du quartier d’Angré à Abidjan. Il avait été radié de la liste électorale en 2020, peu avant la présidentielle d’octobre de la même année remportée par Alassane Ouattara dans des conditions contestées par l’opposition.
Cette radiation avait été motivée par la condamnation de M. Gbagbo à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour le « braquage » de la Banque centrale ouest-africaine (BCEAO) pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Une crise née de son refus de reconnaître la victoire à la présidentielle de M. Ouattara à qui il était opposé et qui avait fait quelque 3.000 morts.
Laurent Gbagbo, arrêté en avril 2011 à Abidjan et transféré peu après à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, est rentré en Côte d’Ivoire en juillet 2021 après son acquittement définitif de crimes contre l’humanité et le feu vert du président Ouattara au nom de « la réconciliation nationale ». Par souci d’apaisement, ce dernier lui a ensuite accordé sa grâce en août pour l’affaire du « braquage » de la BCEAO.
Cette grâce a permis l’inscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale, ce qui apparaît comme un nouveau geste d’apaisement à l’approche d’élections locales en 2023 et d’une présidentielle en 2025.
VOX Afrique