La sortie médiatique du premier ministre Amadou Oury Bah sur les ondes de TV5 relative au glissement du chronogramme de la transition en Guinée, continue d’alimenter les débats dans la cité. Ce mardi 21 mai 2024 à Conakry, le chargé des opérations du Front Nation pour la Défense de la Constitution a organisé une conférence de presse pour exprimer son opposition à tout glissement de la date fixée par le président de la transition.
Dans sa déclaration l’activiste de la société Civile, Ibrahima Diallo a d’abord rappelé un passage du discours du président de la transition qui précisait que la durée de la transition serait de 24 mois : « Dans cet esprit de vigilance démocratique, le FNDC a lancé un compte à rebours concernant le chronogramme de la transition pour veiller au respect de la date 31 décembre 2024 mettant fin à la transition. Aujourd’hui, mardi 21 mai 2024, nous sommes à 223 jours de la fin de la transition, soit 7 mois. C’est dans ce contexte d’impasse et d’incertitude, marqué par l’absence de dialogue entre le CNRD et les forces vives de la nation ainsi que de la restriction de l’espace civique et la répression de la presse privée, que le nouveau Premier Ministre multiplie les communications encourageant une prolongation de la durée de la transition: Sa dernière déclaration en date sur TV5 monde est particulièrement alarmante 11 y affirme que « le calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel tel qu’il a été définie ne le sera pas » Il évoque la possibilité d’un référendum constitutionnel à la fin de l’année en lieu et place des élections pour le retour a l’ordre constitutionnel ».
Selon Ibrahima Dillo : « Le FNDC condamne fermement ces déclarations conflictogènes de Monsieur Bah Oury qui frise l’arrogance et du mépris vis-à-vis du peuple de Guinée et de ses forces vives de la nation. Bah Oury s’inscrit malheureusement dans la continuité des facteurs qui ont grippé cette transition : l’unilatéralisme dans les prises de décision, le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités, le rejet et l’exclusion des acteurs socio-politiques importants pour la vie de la nation et pour la réussite de cette transition… Je le dis ici et au nom du FNDC, que nous nous opposerons fermement à toute idée de glissement de la transition par tous les moyens légaux, y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du territoire national »., a-t-il ajouté.
De poursuivre, il a aussi lancé une invite au président de la République de tenir sa parole de soldat, à ne pas écouter ceux qui ont soif de pouvoir, ceux qui veulent profiter des privilèges du pouvoir pour le discréditer lui et sa parole, ‘’car il y a encore des guinéens qui croient qu’il tiendra son engagement. Le Président a l’occasion de rassurer les Guinéens en ayant le courage et l’audace de dialoguer avec les forces vives de la nation pour qu’ensemble, nous puissions sauver la transition en cours Le dialogue est l’arme des plus forts, il permet d’entretenir la paix et la cohésion sociale, il permet également d’obtenir des solutions et des perspectives qu’on ne peut pas obtenir dans l’unilatéralisme. Prolonger la transition dans cette instabilité sociopolitique revient à prolonger la souffrance du peuple de Guinée Pour faire face à cette éventualité de glissement annoncée et dans la perspective de la reprise des manifestations » ,
 De conclure, il a également annoncé des consultations à l’endroit des partis politiques, de la société civile, des syndicats et de la presse pour une synergie d’action afin de faire barrage à cette volonté.
Oumar Konaté