La nomination de l’ancien président béninois Boni Yayi comme médiateur de la Cedeao en Guinée est plutôt bien accueillie du côté de Conakry. Il faut dire que son costume de démocrate plaide en sa faveur. Du côté de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo, c’est d’ailleurs cette fibre démocrate du nouveau médiateur qui est louée. Le vice-président de cette formation politique Aliou Condé pense que Boni Yayi est un démocrate qui se bat « pour le respect de la démocratie » puisque durant ses deux mandats il n’a pas tenté de garder le pouvoir afin de s’offrir un mandat de trop.
« Nous pensons que c’est déjà un atout , donc quelqu’un qui respecte les règles et les principes pourrait nous aider aussi à les faire respecter et amener tout le monde dans une dynamique constructive qui nous permet de nous entendre sur les bonnes pratiques » espère ce cadre du UFDG. Du côté du parti Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) de l’ancien président Alpha Condé c’est le même vent d’optimisme qui souffle après la nomination de Boni Yayi. La formation politique compte désormais participer aux prochaines réunions avec le pouvoir, elle qui avait jusque-là, boycotté celles-ci.
Le FNDC abandonne ses projets de manifestations
Tout ce que l’ancien parti au pouvoir espère, c’est que ces dialogues soient sincères. « Le plus important aujourd’hui, pour nous, c’est que la démarche dans le fond comme dans la forme puisse incarner ce que nous attendons, justement la possibilité pour nous, de participer à un dialogue franc. Et cela suppose la libération d’incarcérés, l’arrêt des poursuites contre les cadres et les responsables de la classe politique » a déclaré à Rfi, le porte-parole du RPG Domani Doré. De toutes les façons , Boni Yayi semble inspirer confiance à la classe politique guinéenne. La preuve, le FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) a abandonné ses envies de manifestations publiques, acceptant ainsi un retour au dialogue.
Rappelons que c’est le 3 juillet dernier que l’ancien présient béninois a été nommé médaiateur de la Cedeao en Guinée. Son rôle est de constituer un couloir de dialogue entre les autorités de la transition guinéenne et l’institution sous-régionale. Celle-ci n’approuve pas la durée de la transition de 36 mois proposée par les militaires au pouvoir. Des partis du pays ne sont également pas favorables à ce calendrier, et espère pouvoir avoir voix au chapitre lors des prochaines rencontres sous l’égide du nouveau médiateur.