Dans une interview qu’il a accordée à nos confrères de Mosaiqueguinee.com, l’ancien conseiller personnel du capitaine Moussa Dadis Camara, Idrissa Chérif a donné son point de vue sur la détention prolongée des anciens collaborateurs de l’ex président Pr Alpha Condé à la maison centrale de Conakry.

Le président de l’UCG a exhorté les nouvelles autorités du pays à accepter une mise en liberté provisoire des anciens cadres incriminés par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), pour le détournement des fonds publics….

« On devrait les mettre sous contrôle judiciaire comme on l’a fait pour Sarkozy et pour Fillon parce qu’ils ont servis l’Etat, ils ont des devoirs envers l’Etat. Simon Gbagbo, a été mise en résidence surveillée, Hissen Habré a été mis en résidence surveillée parce qu’il a occupé d’autres fonctions. Il faut qu’on accepte de respecter les fonctions en Guinée, sinon cela n’est pas bien pour nous, ce n’est pas bon. Mamadi est en train de faire un travail énorme, il est en train de donner un contenu, il est en train de donner des valeurs à ce pays mais il ne faudrait pas que cela soit sapé par d’autres acteurs, ce qu’il ne connaît pas, vous lui dites ça et le tribunal doit pouvoir dire la vérité pour dire M. le président ou bien M. le ministre de la justice voilà comment est-ce qu’il faut loger les gens-là, c’est bon pour nous parce que si nous prenons l’habitude d’envoyer des présidents à la maison d’arrêt on va continuer de nous envoyer là-bas tous les jours alors que c’est fait pour les bandits et non pour des chefs d’Etats. Il faut construire des prisons pour les hautes personnalités », a-t-il déclaré

Avant de d’inviter ces anciens de défendre leur honneur et leur dignité dans cette affaire qui écorche aujourd’hui leur image au sein de l’opinion.

« Ils sont poursuivis pour des raisons économiques et les juges aussi viennent tamiser sur ces faits de poursuites économiques. À nous acteurs de pouvoir balancer où nous voulons, s’il y a des anguilles sous roche où nous voulons la peau des uns et des autres. Je ne suis pas acteur, je ne suis pas poursuivant ni procureur ou autres mais je pense que j’ai des amis, de très grands amis qui sont incarcérés, des personnes à qui je fais vraiment confiance comme l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara. C’est un grand frère, que je côtoie et qui me côtoie etc… mais ce grand Monsieur, il se retrouve là donc vous voyez le choc que j’ai dans le cœur mais on dit que ce n’est pas un délit politique mais un délit économique, c’est ce que les gens ont brandi. Vous avez l’ancien Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana, un Monsieur hors pair. Si vous le côtoyez-vous, vous avez des larmes aux yeux, je vous jure jusqu’à la fin de votre vie vous n’allez plus couler les larmes parce qu’il sait caresser la tête de ceux qui se sentent opprimés. J’ai un respect religieux pour ce Monsieur l’ancien et le dernier Premier ministre d’Alpha Condé, un Monsieur très ouvert, cultivé, sociable parce que je vous dis, la générosité de l’homme lui-même, il dépasse les propres limites de son nom. Le voir là-bas où il est, vraiment je suis peiné. Si on l’avait arrêté pour un problème de délit politique, j’allais me donner aussi la vie pour qu’on m’arrête, mais vous savez, en Guinée tout est possible. Moi je l’ai connu au temps de mon père Lansana Conté, qui a eu un respect religieux pour Kassory et qui a toujours vanté Kassory, de sa probité morale d’un homme d’Etat et d’un homme de devoir. Aujourd’hui, si ce monsieur est accusé de détournement, je ne peux rien dire mais je suis choqué au même moment et je me dis comment il a fait ou bien c’est une autre face qu’il m’a montrée ? Seule la justice peut régler ce problème ; donc il doit même être pressé qu’il soit blanchi par la justice. Qu’il affronte ce jugement et qu’il gagne ce jugement pour démontrer que ce qu’on lui reprochait n’est pas ça, il ne doit même pas demander des faveurs. C’est sa dignité, sa moralité qui ont été éclaboussées ; c’est pourquoi j’ai mal parce que je me dis que c’est des personnes qui pouvaient quitter chez eux et venir au tribunal », a-t-il fait savoir, Idrissa Chérif.

 

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