Le président vénézuélien Nicolas Maduro a proposé ce dimanche 28 mars 2021 du « pétrole contre des vaccins » alors que son pays, qui fait l’objet de sanctions économiques touchant notamment le secteur pétrolier, fait face à une deuxième vague de coronavirus.

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« Le Venezuela a des pétroliers, a des clients prêts à nous acheter du pétrole. Il consacrerait une partie de sa production pour obtenir les vaccins dont il a besoin. Du pétrole contre des vaccins ! », a lancé M. Maduro, lors d’une intervention à la télévision publique.

« Nous sommes prêts. Pétrole contre vaccins ! Mais nous n’allons les mendier à personne », a-t-il ajouté, dans une claire allusion à une initiative du principal opposant Juan Guaido qui a promis de libérer des fonds vénézuéliens aux États-Unis pour acheter des vaccins.

Toujours sous sanctions américaines

Le Venezuela et sa compagnie pétrolière PDVSA font l’objet de sanctions économiques internationales notamment de la part des États-Unis qui veulent évincer du pouvoir Nicolas Maduro, dont la réélection en 2018 est considérée comme frauduleuse par une partie de la communauté internationale.

Ancien géant pétrolier, le Venezuela produisait 520 000 barils/jour en février 2021 (chiffres Opep), loin des 3 millions de barils qu’il produisait en 2013. La chute de la production est antérieure aux sanctions, mais le pays a désormais de grandes difficultés pour le commercialiser en raison de celles-ci.

Campagne de vaccination lancée avec le Spoutnik V et le Sinopharm

La formule « pétrole contre vaccins » fait écho au programme « Pétrole contre nourriture » mis en place par l’ONU pour venir en aide aux populations irakiennes malgré les sanctions économiques édictées après l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990.

Le Venezuela a lancé en février une campagne de vaccination contre le Covid avec les vaccins russes Spoutnik V et chinois Sinopharm et doit en outre recevoir 60 000 vaccins cubains.

Il avait auparavant réservé entre 1,4 et 2,4 millions de doses de ce vaccin à travers le dispositif Covax de l’Organisation mondiale de la Santé pour les pays les plus démunis. Aucun de ces vaccins n’est arrivé en raison d’un problème de dettes du Venezuela envers l’OMS et le président Maduro tente depuis des semaines de débloquer des fonds gelés pour régler le litige.

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Le Venezuela a fait part le 15 mars de sa décision de refuser l’AstraZeneca, en raison d’éventuels effets secondaires, mais demande à recevoir des vaccins d’un autre fabricant.

Le pays de 30 millions d’habitants a enregistré 154 165 cas pour 1 532 décès selon le bilan officiel du 25 mars, des chiffres mis en doute par l’opposition alors que les hôpitaux et cliniques sont saturés selon des témoins.

(Avec AFP)