🔴Par Mamadou Saliou Diallo] Depuis septembre dernier, le très médiatique procès du massacre du Stade du 28 Septembre suit son cours normal. Les principales têtes d’affiches du jugement se succèdent à la barre pour s’expliquer devant le très calme et mesuré juge Ibrahima Sory 2 Tounkara.
Ces derniers jours, c’est l’homme du 23 décembre, le capitaine Moussa Dadis Camara, qui est face au patron du Tribunal Criminel de Kaloum. Mis à rude épreuve par le feu roulant des questions des avocats de la partie civile et de ceux de son » rival » et tombeur, Aboubakar Sidiki Diakité, alias Toumba, L’ancien leader du CNDD a plaidé non coupable et rejeté, d’emblée, toutes les accusations qui le visent. Fait marquant de son passage devant le Tribunal, le successeur du général Lansana Conté entend profiter, à fond, de cette occasion pour charger, sans retenue, son ancien ministre de la Défense de tous les péchés d’Israël.
Sans hésiter la moindre hésitation, l’ancien chef de la junte insiste, persiste et signe qu’il a été dupé par le général Sékouba Konaté, » El Tigre ». Dadis laisse entendre, non-stop, qu’il a été roulé dans la farine par l’homme qui lui a donné le pouvoir au lendemain de la disparition de l’enfant de Bouramayah.
Seulement, voilà. Au plus fort de la transition du CNDD, le général Sékouba Konaté, numéro 3 de la junte, à l’époque, avait clairement dit au président Moussa Dadis Camara, qu’ils n’étaient pas faits pour diriger la Guinée.
Du coup, il a suggéré au volcanique chef de la junte, qu’il soupçonnait d’avoir eu du goût pour le pouvoir, de remettre les clés du pays à un de ses proches, originaire de la Guinée Forestière. Face aux récurrents et inquiétants dérapages du navire CNDD et de son capitaine de bord, qui tanguaient à vue, le général Sékouba Konaté était allé jusqu’à demander à Dadis de transférer les commandes de la République de Guinée à son » frère », l’ancien puissant ministre de l’environnement et du développement durable, Papa Koly Kourouma.
Le général Konaté tenait, à l’époque, s’exiler, volontairement, avec le capitaine Dadis dans un pays scandinave, le Danemark, en l’occurrence. Histoire de se la couler douce sur les rives convoitées de l’Øresund et éviter, dans la foulée, de passer à côté de la plaque en tant qu’hommes forts de Conakry en 2009, éviter ce fameux procès.
Dadis a été séduit, à un moment donné, par la proposition de son ministre de la Défense nationale. Mais, à la grande surprise de Konaté, l’imprévisible homme du 23 décembre fait aussitôt volte-face. Au grand dam de Papa Koly, convaincu que l’heure de son destin national avait sonné. On connaît, malheureusement, la suite. Hélas!
Source : nouvelledeguinee