Un climat de fébrilité s’est emparé de la capitale burkinabè Ouagadougou vendredi 30 décembre. Le dispositif sécuritaire a été renforcé autour de la primature, devenue le quartier général du capitaine Ibrahim Traoré, ainsi que de la radiotélévision publique, causant l’inquiétude des populations. Au même moment, certains médias locaux annonçaient un mouvement d’humeur des soldats du centre national d’entrainement de Po.

« Des hommes armés sont en mouvement dans le centre-ville. Faites attention », « des soldats sont positionnés autour de la télévision nationale mais l’on ne sait pas ce qui se passe » : de tels messages ont été échangés par les habitants de la capitale vendredi au téléphone et sur les réseaux sociaux.

Tout le périmètre autour de la télévision et de la primature était effectivement quadrillé : soldats à moto, véhicules avec mitrailleuses positionnées, rues fermées, soldats postés sur le toit de la primature. Soit une atmosphère tendue. Les services administratifs dans la zone avaient appelé leurs agents à ne pas circuler dans ce quartier de la primature, de la radio-télévision publique et de l’ambassade de France en raison d’une « alerte sécuritaire ». Pendant ce temps, un mouvement de grogne était signalé au centre national d’entrainement de Po, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale. Des soldats réclamant le paiement de leur prime, selon des sources sécuritaires, avaient arrêté l’adjoint du chef de corps et le trésorier, au cours de ce qu’un officier a qualifié de « mouvement d’humeur ».

Pour l’heure, on ne sait pas si ces deux événements sont liés, mais dans la capitale, les populations se posent toujours des questions, dans un contexte délicat pour la junte au pouvoir.

RFI