Depuis le mardi 27 février 2024, Amadou Oury Bah communément appelé Bah Oury est le Premier ministre du Gouvernement de la Transition.
Mais il commence déjà à s’emmêler les pinceaux. Dans une première publication ce mercredi 28 février, il déclare sur sa page officielle avoir été nommé par » le Président de la Transition « . Mais après qu’on lui a tapé sur les doigts, il a rectifié le tir et parlé du » Président de la République » dans une seconde publication pour se conformer au vocabulaire officiel du CNRD. Déjà dans son serment, il a juré notamment » fidélité au CNRD et à son président « .
Dans tous les cas, les motivations qui sous-tendent la nomination de Bah Oury sont claires pour tout le monde. L’avenir nous édifiera davantage sur ce qui se trame.
En attendant, puisque Bah Oury se présente comme un parangon de vertu, il faut espérer qu’il se soumettra à l’obligation de déclaration de biens et que tous les membres de son gouvernement s’y soumettront avant leur rentrée en fonction. Il n’y a aucune raison juridique pour contourner cette obligation. L’argument du vide juridique, invoqué un moment par Ousmane Gaoual Diallo, ne tiendra pas puisque la loi anti-corruption, encore en vigueur, impose cette obligation. En effet, la corruption ronge notre pays sous le CNRD, elle entrave l’action de l’État, crève ses budgets et est à la source de la profonde crise de légitimité dont souffrent toutes nos institutions publiques.
Par ailleurs, il faut le dire sans équivoque qu’avec le CNRD, il ne faut rien espèrer de viable pour notre pays car le seul projet à l’agenda du caporal Mamadi Doumbouya demeure son maintien au pouvoir, la confiscation de nos libertés et droits et le retour diligent à l’ordre constitutionnel n’est pas pas pour demain.
Cela veut dire concrètement que l’objectif de la Transition n’est pas de créer les conditions pour que ce soit les Guinéens qui choisissent eux-mêmes ceux qui seront appelés à les diriger. En tout cas, Bah Oury sait plus que tout autre homme politique guinéen que toute manœuvre tendant à se servir de sa fonction pour mener un combat pour le maintien indéfini du caporal Mamadi Doumbouya au pouvoir est vouée à l’échec. Il faut absolument laisser les Guinéens choisir leurs dirigeants. Aucun Guinéen n’est plus Guinéen qu’un autre.
𝗦𝗘𝗞𝗢𝗨 𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢
𝗥𝗘𝗦𝗣𝗢𝗡𝗦𝗔𝗕𝗟𝗘 𝗗𝗘𝗦 𝗦𝗧𝗥𝗔𝗧𝗘́𝗚𝗜𝗘𝗦 𝗘𝗧 𝗣𝗟𝗔𝗡𝗜𝗙𝗜𝗖𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗨 𝗙𝗡𝗗𝗖