Il faut savoir ce qu’on veut, nous ne pouvons pas nous permettre de tourner en rond.

Depuis 30 ans, nous sommes en transition démocratique de 1991 à 2021. Nous devons en sortir rapidement pour nous concentrer sur le développement économique de notre pays.

La Guinée ne doit pas se payer le luxe de réécrire une Constitution à chaque coup d’Etat. Il n’y a aucun problème avec nos textes constitutionnels qui prônent la démocratie libérale. Relisez bien les Constitutions du 10 novembre 1958, du 24 décembre 1990 et du 7 mai 2010 qui adhèrent totalement à la charte de l’ONU, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et qui garantissent les libertés et droits fondamentaux des citoyens. Est-ce que nos dirigeants ont respecté ces textes ? Ne nous ont-ils pas privés de nos droits ? N’ont-ils pas massacré les Guinéens et jeter des corps dans des fosses communes ? Ont-ils respecté le principe de séparation des pouvoirs ?

C’est la conception dictatoriale du pouvoir qui pose problème. Nous pouvons multiplier autant de textes, mais si nous avons affaire à des élites qui ne croient pas à la démocratie et à l’Etat de droit, ça ne servira à rien.

Ne vous y trompez pas, le cœur du mal guinéen, c’est la confiscation de notre souveraineté populaire par nos dirigeants successifs depuis 1958. N’en déplaise aux thuriféraires de service des régimes autoritaires qui vilipendent la démocratie comme étant la source des problèmes africains, la liste des pays qui organisent paisiblement les élections ne fait que s’allonger. Sans être exhaustif, nous pouvons citer : le Cap-Vert, les Seychelles, le Botswana, le Malawi, la Tanzanie, la Zambie, le Sénégal, le Ghana, le Nigéria, la Gambie, le Libéria, la Sierra Leone, l’Afrique du Sud, la Namibie etc. Ce sont les bons exemples à suivre.

Mobilisons-nous dans tout le territoire et sur les réseaux sociaux pour exiger les missions suivantes :

– organiser un référendum pour l’adoption de la Constitution du 7 mai 2010. Point besoin de CNT pour se faire,

– confier l’organisation des élections à l’ONU pour garantir la transparence et l’impartialité de l’ensemble du processus électoral.

Si nous voulons en finir avec cette longue transition démocratique avec son cortège de graves crises politiques et de massacres des forces pro-démocratie, il faut obligatoirement l’aide de la seule organisation internationale autorisée à intervenir légalement dans les affaires intérieures de ses États membres. Ça nous évitera le chaos inéluctable qui nous attend si nous persistons dans nos erreurs.

Alpha Saliou Wann

Président de l’AFD