Sa parole se fait rare, exceptées ses réactions à l’issue des cérémonies officielles.

L’homme entre dans le moule du pouvoir.

Depuis qu’il trône à la tête du Conseil National de la Transition, Dr Dansa Kourouma de qui il s’agit, s’est forgé une réputation que ses collaborateurs apprécient.

Cependant, dans l’opinion, on reste encore sceptique.

Des discussions et des débats, il ressort que bien de Guinéens redoutent un asservissement de l’homme vis-à-vis d’un Président de la junte au pouvoir, à qui on prête des intentions visant à faire durer la transition.

L’ancien Président du CNOSCG, a en effet conscience de l’immense espoir que fondent les Guinéens sur lui et son institution.

Vêtu d’un bazin saumon-clair, froufroutant, déambulant entre les allées de son bureau qui a fait peau neuve, téléphones en mains qui crépitent, détendu malgré la fatigue qu’on peut subodorer chez lui, Dr Dansa Kourouma continuait à recevoir les nombreux visiteurs qui attendaient encore dans la salle d’attente. Il était pourtant 19H, mais il semblait encore plein de vigueur.

Avant d’accéder à lui, il faut justifier le rendez-vous à différents endroits où il y des hommes, tout de noir vêtus qui assurent sa sécurité et celle de l’institution.

Reçu quelques minutes après 19H, les échanges vont vite s’engager. Ils vont durer, à peine une heure d’horloge.

Tous les sujets seront passés au peigne fin.

La mission des conseillers nationaux à l’intérieur du pays au contact des citoyens, a-t-on labellisé, sera l’entrée en matière.

A propos, Dr Dansa expliquera l’importance de cette étape, pour la réussite des missions assignées à eux, par la charte de la transition.

« Les conseillers vont passer trois jours dans chaque préfecture, et cela se fera concomitamment partout. C’est pour recueillir l’avis de tout le monde. Ce qui nous sera d’une importance capitale dans la rédaction de la nouvelle constitution. »

Pour rassurer de sa volonté de bien faire, le président du CNT se veut confiant.

« Je veux rentrer dans l’histoire. Avec mes collègues, réussir des grandes réformes qui vont briser la barrière ethnocentrique et résister aux tentations et velléités des futurs dirigeants », a-t-il souhaité.

Pour terminer, le chef du parlement de la Transition fera cette autre annonce qui pourrait faire tilt dans l’opinion.

« Après la transition, je ne veux aucun poste nominatif. Je le dis et je le réitère. Tout ce que j’attends des Guinéens et des futurs dirigeants, c’est le respect et l’honneur. », a-t-il décidé.

C’est avec cette annonce forte que cet entretien a pris fin.

Mognouma Cissé