L’influenceur anti-occidental béninois Kemi Seba était en garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en France pour des soupçons d’ingérence étrangère. Il a finalement été relâché mercredi 16 octobre sans poursuite à ce stade, a indiqué jeudi le parquet de Paris. Sa garde à vue avait débuté lundi dans l’après-midi.

Mais le ministère public précise que « les investigations sur l’infraction d’ingérence étrangère se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire ».

Kemi Seba est libre. L’influenceur « anti-Occident » avait été arrêté lundi à Paris et était interrogé dans les locaux de la Direction générale des services intérieurs (DGSI) pour des faits « d’intelligence avec une puissance étrangère ». Il a été relâché sur décision du parquet. En garde à vue dans les locaux de la DGSI durant près de cinquante heures, Kemi Seba a été relâché « sans poursuite », indique le parquet. La garde à vue a été levée mercredi soir.

Néanmoins, l’enquête se poursuit, c’est ce que précise le ministère public : « Les investigations sur l’infraction d’ingérence étrangère se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire. »

Mercredi, lors d’une conférence de presse devant les locaux de la DGSI, l’avocat de Kemi Seba, Me Juan Branco, avait dénoncé l’arrestation « violente » de son client et jugé la situation judiciaire « extrêmement inquiétante ». Notamment car l’avocat estime que les investigations pour « intelligence avec une puissance étrangère » sont rares en France, qu’elles sont dirigées essentiellement contre des fonctionnaires et des militaires.

C’est d’ailleurs la cinquième division du parquet de Paris, précisément la section AC3, spécialisée dans les affaires militaires, qui est chargée de l’affaire Kemi Seba. Maître Juan Branco dénonçait un dossier vide, sans fondements et affirmait que Kemi Seba n’était entendu et interrogé que sur des déclarations publiques, diffusées et assumées par son client.

Réaction sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux que Kemi Seba s’est exprimé en fin de journée ce jeudi. Adepte habituellement des messages vidéo, c’est un long message écrit qu’il a diffusé pour revenir sur son arrestation et sa garde à vue dans les locaux de la DGSI. « Ceux qui veulent nous éteindre devront encore attendre » explique Kemi Seba qui s’adresse ensuite, sans le citer, à l’État français : « Nous ne luttons pas contre un pays, mais contre un système d’oppression qui asphyxie l’Afrique et les Antilles. »

Kemi Seba revient également sur sa présence en France, pour rencontrer des opposants au régime de Patrice Talon et rendre visite à un membre de sa famille, indique-t-il. L’influenceur anti-occidental qui dit assumer son acte « à 1000% » écrit « la peur n’a jamais coulé dans mes veines » et conclu son message : « Quant à ceux parmi les réseaux françafricains qui rêvaient de nous voir en prison, on a des mouchoirs pour vous. »

 

Avec RFI