Au Sénégal c’est une campagne inédite qui a démarré samedi 9 mars. Inédite par sa durée – moins de deux semaines – mais aussi par sa configuration : l’un des favoris du scrutin, le candidat du parti dissous, le Pastef, Bassirou Diomaye Faye, est toujours en détention préventive et ne peut pas battre campagne, privé également de la possibilité d’enregistrer ses spots de campagne sur la chaîne de télévision publique. Le Pastef tente donc de construire une stratégie de campagne malgré les contraintes.
Le candidat du parti dissous Pastef peut compter sur le soutien de deux autres candidats dans la course à la présidentielle au Sénégal. Tout d’abord, Habib Sy, plusieurs fois ministre et ancien directeur de cabinet d’Abdoulaye Wade, parrainé et donc candidat, grâce aux députés du Pastef. Si Habib Sy dit maintenir sa candidature, depuis samedi, il assiste aux différents meetings et caravanes de soutien au candidat Bassirou Diomaye Faye et dit défendre le même projet.
L’autre allié, c’est Cheikh Tidiane Dieye, ex-directeur de campagne de l’opposant Ousmane Sonko en 2019 et leader du mouvement politique Avenir-Senegaal bi ñu bëgg. Lui aussi maintient sa candidature, mais affirme battre campagne pour le programme du Pastef et pour donner de la visibilité à Bassirou Diomaye Faye, alors que ce dernier est privé – pour l’heure – de la possibilité d’enregistrer des clips de campagne à la télévision publique.
« C’est une stratégie pour rassembler, comme dans une grande coalition politique », explique le directeur de campagne de l’ex-Pastef, Mustapha Guirassy. Au risque peut-être d’une certaine confusion pour les électeurs : « Comment avoir trois candidats autour d’un seul programme », s’inquiète ainsi un membre de l’ex-Pastef.
L’ancien Pastef qui se mobilise aussi sur le front juridique. Et promet de saisir aujourd’hui la Commission électorale nationale, voire la Cour Suprême pour qu’elle annule la décision de priver Bassirou Diomaye Faye de temps d’antenne à la télévision publique et l’autorise à désigner un représentant pour s’exprimer en son nom, tant qu’il est derrière les barreaux.
AFP