Juste après son élection à la tête de l’Association Guinéenne Des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEP) avec un suffrage universel de 44%, Aminata CAMARA, administratrice générale et Directrice de Publication du Groupe de presse ‘’La Guinée Actuelle’’ et ‘’Guinée Soir’’. Forte de plus de vingt-quatre ans d’expérience, a accordé cette semaine une interview exclusive à notre rédaction. Dont au cours de laquelle, la nouvelle présidente de l’AGEPI s’est largement prononcée sur deux aspects importants de sa gestion, notamment, ses priorités qu’elle va apporter pour la bonne marche de ladite structure de la presse traditionnelle et ensuite, sa politique pour sauver le journal papier en défaveur de la presse en ligne .
Leclairageguinee.info : Aujourd’hui, vous êtes élue la nouvelle présidente de l’Association Guinéenne Des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEP) . Dites-nous vos priorités pour mieux gérer cette structure de la presse traditionnelle ?
Aminata Camara : maintenant, par rapport à votre question liée à mes priorités, essentiellement aux priorités qui s’impose à la presse écrite en particulier et aux médias en général, je crois qu’il y en a beaucoup dont j’en avais déjà dégagé certaines dans mon programme de presse de campagne. Notamment, La formation qui constitue au renforcement des capacités des membres de l’AGEPI qui, à mon avis, est un point qui me tient particulièrement à cœur. Ce ne sera pas une formation académique classique, mais plutôt un renforcement de capacité institutionnelle qui fait défaut dans notre milieu. Avec mon équipe, nous envisageons d’aller vers les Institutions nationales et internationales avec des Projets de renforcement de capacités non pas de nos membres uniquement, mais de l’ensemble des éléments de la corporation sur des thématiques concernant les médias. Il s’agira aussi, entre autres, de vulgariser les textes régissant le fonctionnement de la presse. De passage, je mets un accent particulier sur la Loi sur la cyber sécurité et autres points de dispositions pertinentes liées à notre profession dans sa forme et dans son fond.
Il y a la transparence dans la gestion des ressources financières de l’AGEPI qui intervient dans mes priorités. Je viens de prendre fonction. Et, je m’emploierai à travailler en équipe, dans la collégialité, la fraternité et dans l’intérêt exclusif de notre Association. Cette vision se traduira par l’implication effective de tous les membres aux affaires internes de l’Association. Nous nous attèlerons à apporter de l’innovation liée au compte rendu régulier de nos multiples et diverses activités, sur les acquis économiques et financiers, en vue de permettre aux uns et aux autres d’être au même niveau d’information, un gage, de transparence dans la gestion plurielle de notre Association. Aux différents points clés de priorités que j’ai citées plus haut, s’ajoute les partenariats qui interviennent à la fois dans la grille des priorités.
Depuis un moment, le constat est que le journal papier a tendance à disparaitre dans le paysage médiatique au détriment de la presse en ligne. Qu’est-ce qu’il faut pour sauver cette presse traditionnelle en Guinée en tant que la nouvelle présidente de l’AGEPI ?
Par rapport à votre question liée à disparition de la presse traditionnelle liée au journal papier au détriment de la presse en ligne et autres médias, il n’y a pas de disparition de la presse papier. Et, il n’y a aura jamais de disparition de cette presse traditionnelle papier. C’est vrai et incontestable que le monde évolue à tous les niveaux où les gens, au regard des occupations planétaires et de l’évolution virtuelle n’ont plus le temps de lire le journal papier, mais cela ne signifie point la mort de la presse écrite. En France, tous les journaux traditionnels demeurent encore. En Côte d’Ivoire par exemple, les journaux demeurent, en dépit de l’évolution médiatique. Seulement, en Guinée, Les gens ne lisent pas assez. Ou les gens ne lisaient même pas. Il a fallu la presse écrite dans les années 1992 pour amener les guinéens à lire les journaux. Je suis d’avis que le monde médiatique a évolué, mais cela n’empêche que la presse écrite ne fasse son petit chemin. Depuis toujours, les hommes de la presse écrite prennent le taureau par les cornes, en vue de faire aux difficultés auxquelles vous faites allusion. Personnellement, j’ai commencé à échanger avec mon équipe pour voir comment nous pouvons nous battre aux côtés des Imprimeurs et autres, vendeurs de journaux. Il faut souligner de passage que bien avant cette évolution médiatique, les Conventions de Florence devant contribuer à détaxer les intrants rentrant dans la fabrication et évolution de la presse écrite. Les partenariats féconds, les annonces, les publicités, les communiqués et les publi-reportages continueront à faire vivre nos différents organes de presse écrite. C’est l’un des axes clés de l’existence et de la survie des medias en général. C’est cela sève nourricière des medias sans laquelle aucun média ne peut tenir la route, à l’image des médias en ligne et des radios et télévisions.
Toujours par rapport à la pérennisation de la presse écrite, je promets de porter le flambeau de l’AGEPI très haut, en vue de défendre l’intérêt des membres qui gèrent des journaux qui ont besoin de soutien, à travers les publicités, publireportages et annonces.
Interview réalisée par Léon Kolié