Une carte diffusée sur la télévision russe montrant Paris, Berlin et Londres à portée de tir d’un missile nucléaire russe, relance la question de son utilisation par Moscou.
Son nom : Sarmat. En Occident, il est surnommé Satan 2. Selon une carte diffusée sur la télévision russe Rossiya-1 et largement partagée sur internet, ce missile intercontinental atteindrait Berlin depuis Kaliningrad en seulement 106 secondes et Paris en 200 secondes.
Sur la télévision publique russe Rossiya 1, on dégaine une infographie sur le temps que mettrait un missile russe Sarmat à atteindre Paris ou Londres depuis l’enclave russe de Kaliningrad. Pour Paris, 200 secondes pic.twitter.com/Dnw3wz4kO5
— Vincent Lamigeon (@VincentLamigeon) April 29, 2022
En réalité, ce missile de classe lourde, développé pour remplacer ses équivalents datant de l’ère soviétique et qui étaient alors produits en Ukraine, est toujours en phase de test. Moscou a annoncé il y a dix jours avoir mené avec succès un premier tir d’essai de ce missile depuis l’aire de lancement de Plessetsk, dans le nord-ouest de la Russie, jusqu’à un autre terrain militaire situé sur la péninsule russe du Kamtchatka, en Extrême-Orient, à plus de 5 000 kilomètres de là.
La télévision russe va donc un peu vite en besogne en imaginant déjà Paris, Berlin et Londres sous le feu nucléaire de Satan-2. Si elle le voulait, la Russie aurait tout de même de quoi le faire, avec le R-36M2 Voyevoda, l’ancêtre de Sarmat. Aussi appelé Satan-1.
La diffusion de cette carte s’inscrit dans un contexte de surenchères verbales de la Moscou qui a multiplié ces derniers jours les menaces de « guerre mondiale » voire de recours à l’arme nucléaire, face à l’accélération qualitative et quantitative de l’aide militaire occidentale à l’Ukraine.
Mais un engagement nucléaire se base sur une doctrine, des règles. Cela fait partie de la dissuasion. Et les récents propos du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ne disent pas autre chose. Cette option n’est aujourd’hui pas sur la table.
Avec RFI