Le M5 pris de court par le coup d’État rassemble ses partisans place de l’Indépendance à Bamako pour « fêter la victoire du peuple malien ». Sur cette même place, le mouvement de protestation depuis juin, avait réuni à plusieurs reprises des dizaines de milliers de personnes contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta.
Sur la place de l’Indépendance, à midi la chanson « Vive l’armée malienne » résonne déjà en fond, alors que la grande prière n’est pas finie et que de nombreux manifestants sont toujours attendus, raconte notre correspondant à Bamako, Sory Ibrahim. Il y a quand même quelques dizaines de personnes présentes sur la place, devenue symbole de la contestation au régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. L’opposition s’y est déjà réunie plusieurs fois depuis le début de la grogne contre IBK. Parmi les personnes présentes, des membres du M5 – RFP qui a organisé le mouvement pendant plusieurs mois.
Des slogans pro-armée
Les installations sont déjà terminées, la sonorisation notamment pour fêter la victoire du peuple. La tribune pour les leaders du mouvement est en place et les banderoles sont déjà attachées un peu partout. On peut y lire « Soutien aux forces armées maliennes ». « Nous sommes avec les Fama [Forces armées maliennes ndlr] » ou « Libérez Soumaila Cissé », cet opposant enlevé depuis le 25 mars dernier et dont nous sommes toujours sans nouvelles.
Même message à Kayes, où quelques centaines de manifestants ont répondu à l’appel du mouvement de contestation politique malien M5-RFP à Kayes, situé à l’ouest du Mali. Signe d’une faible mobilisation dans la première région administrative du pays. Un seul objectif, selon les leaders de ce mouvement : remercier l’armée malienne pour le soutien au peuple.
Parmi les Maliens déjà présents, beaucoup ont réagi par rapport aux sanctions de la Cédéao qui pèsent actuellement sur le Mali, alors qu’une délégation est attendue dans la capitale malienne samedi avec l’ancien président du Nigeria à sa tête, Goodluck Jonathan. Beaucoup ne redoutent pas les sanctions de la Cédéao car selon eux, le régime IBK a permis « d’endurcir leur carapace » sur le plan économique. Il y en a d’autres par contre qui craignent que le Mali ne puisse pas supporter les sanctions de l’organisation sous-régionale. Certains finalement pensent que ces sanctions vont affecter plus généralement la sous-région.
La junte près à recevoir la Cédéao
De son côté, la junte au pouvoir accepte de recevoir la délégation de la Cédéao, précise notre correspondant à Bamako, Serge Daniel. Ce vendredi, pendant près d’une heure, le représentant de la Cédéao à Bamako, le Dr. Hamidou Boly, a rencontré la junte qui est disposée à évoquer les solutions de sortie de crise avec l’institution sous-